Le personnel soignant de l'Unité de crise et d’hospitalisation pour adolescents de l'hôpital Marchant à Toulouse, en Haute-Garonne, dénoncent les conditions indignes dans lesquelles leurs patients sont accueillis. Ils menacent de faire grève le 18 décembre prochain.
Des températures caniculaires en été dans les chambres, 15 degrés en hiver, des moisissures sur les murs, des plinthes cassées. Le personnel soignant de l'Unité de crise et d’hospitalisation pour adolescents de l'hôpital Marchant (Ucha) à Toulouse, en Haute-Garonne, se mobilise pour dénoncer les conditions d'hospitalisation indignes de leurs jeunes patients. Avec les syndicats Sud santé sociaux et Force ouvrière, ils ont initialement déposé un préavis de grève demain, mercredi 13 décembre 2023. Mais la direction leur a indiqué qu'elle ne l'avait pas reçu.
Un autre préavis doit être déposé cette fois pour le mercredi 18 décembre. "La direction de l'hôpital nous reçoit dans le cadre d'un entretien de négociation ce mercredi à 9h, avec la CGT et Force ouvrière et des agents de cette unité", explique Loïc Brelier, délégué syndical à Sud santé sociaux.
Aucun travaux de maintenance
Personnels et syndicats dénoncent l'absence de travaux de maintenance dans cette unité appelée à rejoindre le site de l'hôpital Marchant dans de nouveaux locaux. Un ancien bâtiment devait être détruit et un autre reconstruit sur le site, mais le projet a pris du retard. En attendant, les patients sont hospitalisés dans des conditions archaïques et ubuesques : "Sans chauffage dans les chambres depuis un mois, s'exaspère le syndicaliste. Quand je suis passé à l'Ucha vendredi dernier, j'ai vu les adolescents regroupés dans une pièce autour d'un radiateur électrique. Il y a eu un dégât des eaux dans deux chambres. L'un a été pris en charge. Mais pas le second. Résultat, il y a une chambre de moins et l'unité accueille 7 adolescents au lieu de 8 ! Plusieurs coupures électriques ont contraint les enfants à manger des repas froids préparés par les soignants de l'unité en mode dégradé. "
"On ne peut pas laisser des adolescents si vulnérables dans des conditions aussi déplorables !"
Loïc Brelier, Sud santé sociaux
Le syndicat s'insurge une nouvelle fois contre les conditions de travail fortement dégradées des agents. "Il manque actuellement 3 infirmiers sur l'effectif de fonctionnement, ce qui entraîne un épuisement des personnels. La section sud alerte depuis de nombreux mois sur les conditions d'accès aux soins des usagers de notre établissement et sur la dégradation des conditions de travail de toutes les professions", rappelle Loïc Brelier. "16 adolescents sont actuellement en liste d'attente pour être hospitalisé. On parle d'adolescents en grave crise suicidaire ! "
Suite à leur rencontre avec la direction, les personnels décideront ensuite en assemblée générale s'ils souhaitent maintenir la grève du 18 décembre.