SUD Santé, le syndicat majoritaire au sein de l'hôpital psychiatrique Marchant à Toulouse en Haute-Garonne, appelle à une mobilisation ce jeudi 5 octobre 2023 devant l'Agence régionale de santé. Il veut alerter une nouvelle fois sur l'état de santé jugé critique du site et réclamer un plan de sauvegarde.
Manque de médecins et d'infirmiers, fournisseurs impayés, déficit de 4 million d'euros : l'hôpital psychiatrique Marchant à Toulouse est bien malade. Le syndicat majoritaire, SUD santé sociaux hôpital Marchant, appelle à une mobilisation ce jeudi 5 octobre 2023 devant les bureaux de l'Agence régionale de santé pour poser un diagnostic. Et surtout, espérer enfin un traitement.
Car ces dernières années, l'état de ce centre hospitalier s'est dégradé. 16 médecins et 30 infirmiers manquent aujourd'hui pour pouvoir correctement prendre en charge les patients. Usés par des conditions de travail devenues insoutenables, de nombreux membres du personnel ont quitté l'établissement.
Conséquence, la direction a pris la décision récente de fermer 15 lits sur deux unités d'hospitalisation. "Avec la fermeture de lits, on n'est plus en capacité de pouvoir absorber les gens qui ne vont pas bien. Et notamment ceux qui sont en crise, ont besoin d'une hospitalisation, des patients à qui on est obligé de mettre des soins sous contraintes et qui ne sont pas pris en charge par les autres cliniques privées", décrit Loïc Brelier, représentant syndical qui alerte sur les répercussions : une surcharge de l'ambulatoire et un report des patients aux urgences.
Cette privation de liberté entraîne de la violence chez ces usagers. Cette violence, régulièrement, elle a lieu entre les usagers, et puis elle a lieu aussi sur tous les agents qui accueillent ces symptômes.
Loïc Brelier, syndicat SUD santé sociaux hôpital Marchant
Pour cet aide-soignant, la situation est grave et crée des tensions. "On se retrouve avec des unités, où il y a un médecin qui intervient une demi-journée par semaine. Certains patients sont hospitalisés 24 heures sur 24, au moins 354 jours dans l'année, se retrouvent sans avoir accès à des prescriptions, pour certains qui sont hospitalisés sous contraintes, sans autorisation de pouvoir sortir, aller faire des achats, témoigne-t-il encore. Cette privation de liberté entraîne de la violence chez ces usagers. Cette violence, régulièrement, elle a lieu entre les usagers, et puis elle a lieu aussi sur tous les agents qui accueillent ces symptômes".
Un plan de sauvegarde pérenne
Les manifestants espèrent être reçus et entendus par l'ARS. "On va demander un plan d’urgence qui soit pérenne pour pouvoir recruter et réouvrir des lits", prévient l'aide-soignant. Un plan pour remettre en état aussi toute la logistique du centre hospitalier, régler les factures des fournisseurs impayés comme ceux de l'essuie-tout, ou encore pouvoir acheter des stores pour les fenêtres des cellules des patients surchauffées lors des fortes températures. "Le logiciel qui pilote la blanchisserie n'a jamais eu de maintenance ni de mise à jour", liste encore le syndicaliste. En plein cœur de la nuit du samedi 23 septembre dernier, une panne électrique avait frappé le centre hospitalier Gérard Marchant, dont on ne connaît pas la cause.
L'établissement a également été visé ces derniers mois par la fuite de patients désignés comme dangereux.
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Loïc Brelier a bien conscience que la situation de l'hôpital Marchant n'est pas une exception en France dans le monde de la psychiatrie. "C'est le prochain scandale, un drame à la hauteur de ceux dénoncés dans les Ehpad ou dans les crèches", avertit le professionnel.