A la suite d'une enquête du journal Le Monde sur des accusations de viol et d'agressions sexuelles au sein des Jeunesses communistes, le secrétaire départemental du PCF de la Haute-Garonne dément avoir été informé de tels faits, et donc de les avoir passés sous silence.
Elles s'appellent Madeleine ou Léa à Paris, Mathilde à Angers, Alice à Amiens ou encore Lola à Toulouse. Toutes témoignent dans le journal Le Monde des agressions sexuelles, allant du harcèlement au viol, commises ces dernières années au sein des Jeunesses communistes.
Parmi ces témoignages, celui de Lola, ex-secrétaire fédérale de l'Union des Etudiants Communistes (UEC) de Haute-Garonne. Elle explique avoir alerté de nombreuses fois les autorités du PCF sur les agissements d'un cadre toulousain des jeunesses communistes, T., âgé de 25 ans, qui "jetait son dévolu sur des mineures à qui il proposait de les ramener en voiture quand les rendez-vous communistes se terminaient tard".
A l'époque, il s'agit d'attouchements, de tentatives de baisers forcés et de photos de son sexe envoyées par SMS. Des pratiques qui, malgré leur signalement à la direction locale du PCF et des jeunesses communistes auraient duré deux années. Jusqu'à une accusation de viol en 2018.
Le jeune dirigeant communiste aurait alors été convoqué par le secrétaire départemental du PCF Pierre Lacaze, en présence du responsable local des jeunesses communistes et de Lola. Laquelle affirme au Monde avoir demandé l'exclusion du jeune dirigeant accusé de viol. Mais, selon elle, il n'aurait eu droit qu'à "des remontrances sévères". Impossible de purger l'organisation de tels individus, lui aurait-on affirmé, "car sinon la section s'effondre".
Deux autres cas d'agressions sexuelles auraient également été étouffées selon l'ancienne dirigeante de l'UEC.
Dans la soirée de samedi, Pierre Lacaze, au nom du PCF31 et Assan Lakehoul, au nom du Mouvement de la jeunesse Communiste 31, ont publié un communiqué dans lequel ils démentent avoir été informés de tels faits et partant, de les avoir passés sous silence.
"Depuis des années localement le PCF et le MJCF luttent contre les comportements sexistes ou le harcèlement sexuel dans leur organisation avec la volonté d'être intraitable pour refuser ce type de comportements et soutenir systématiquement les victimes en leur permettant de témoigner ou de disposer dans l'organisation d'informations juridiques et de soutiens. Tolérance zéro sur les questions de viol ou d'agressions qui (...) doivent relever de la justice", écrivent-ils.
Les deux dirigeants s'inscrivent en faux "contre les propos retranscris par le journal le Monde." "Aucun cas de viol n'a été porté à leur connaissance, ni aucun cas d'agressions autres qui auraient été cachées. Un rappel à la loi va être fait aux adhérents par le PCF et la JC avec aussi la mise à disposition du dispositif tolérance zéro du PCF pour permettre des témoignages anonymes et accompagner les victimes jusqu'à la démarche judiciaire si elles le souhaitent", ajoute le communiqué.