Dans la nuit du 26 au 27 juillet, un groupe d'individus apparenté à l'organisation écologiste Extinction Rébellion a pénétré sur le golf de Vieille-Toulouse. La direction a constaté les dégradations en arrivant sur place le matin. Les pelouses arrachées, les pompes à eau sabotées. Le groupe revendique les faits pour dénoncer les contradictions écologiques des pouvoirs publics.
"Une horde de bêtes sauvages est venue se battre pour l'eau, pour la vie, le temps d'une nuit." Les bêtes sauvages, c'est ainsi qu'ils se nomment dans un communiqué. Des membres du collectif "Extinction Rébellion" ont mené une opération nocturne au golf de Vieille-Toulouse.
Dans la nuit du 26 au 27 juillet, le commando a fait de nombreux dégâts sur le domaine, arrachant les pelouses, à coup de pioche, et sabotant les systèmes d'arrosage. Car c'est pour dénoncer l'utilisation excessive d'eau dans l'entretien de ces golfs que les activistes écologistes ont agi.
"Difficile pour nous d'estimer les dégâts, rapporte Fabien Soussirac, directeur du golf. On est en train de tester les pompes, pour voir à quel point elles ont endommagées. On va tenter de les rallumer pour cette nuit. Pour ce qui est des greens, ils sont déjà partiellement réparés." À l'action menée par les activistes, s'est ajoutée l'intrusion de sangliers sur le site.
La gestion de l'eau comme combat
Dans son communiqué, Extinction rébellion explique : "Entretenir un trou consomme en moyenne presque 7800 litres/jour contre 148 litres/jour pour une personne habitant en France." Si l'on se fie aux chiffres de la Fédération française de golf et du gouvernement, entretenir un trou demande, en effet, environ 7600 litres d'eau par jour.
Un chiffre aberrant pour le collectif écologiste, qui dénonce l'effort demandé aux ménages par le gouvernement en matière d'économie d'eau.
En période de sécheresse, comme à l'été 2022, il était demandé aux golfs de n'entretenir que les greens, pour économiser l'eau. Extinction rébellion assure que tous ne respectaient pas la règle, y compris le Golf de Vieille-Toulouse. Le site avait d'ailleurs déjà été visé par une opération de dégradations nocturnes l'été dernier.
"À l'heure actuelle, on respecte parfaitement les règles, explique Fabien Soussirac. On est en alerte sécheresse de niveau 1 sur 4. C'est de la vigilance. Donc, on a tout à fait le droit d'arroser les greens, les départs, etc." Pour lui, c'est avant tout "un acharnement contre notre discipline. Leur combat va au-delà de l'écologie. C'est l'image du golf qu'ils veulent attaquer."
Une action "à contre-sens"
D'autant que le directeur avoue avoir du mal à comprendre l'intérêt d'une telle action."Ils ont endommagé nos pompes, donc il va peut-être y avoir des fuites, et on va perdre de l'eau. Ça va à contre-sens de ce qu'ils revendiquent."
Le collectif tente de faire d'une pierre deux coups, en visant également l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Le président du golf, Géraud Guilhem, est aussi à la tête d'ATOSCA, société d'exploitation en charge du projet,et directeur opérationnel Occitanie de NGE, concessionnaire de la future autoroute.
Le directeur du golf a assuré qu'il allait entreprendre "les démarches légitimes" à la suite de cette action d'Extinction rébellion, mais aussi "renforcer la sécurité" du golf de Vieille-Toulouse.