PHOTOS. 90.000 euros de dégâts inédits après la manifestation des agriculteurs en plein centre-ville. La mairie porte plainte contre X

L'heure est au nettoyage au lendemain de la manifestation des agriculteurs en pleine centre de Toulouse en Haute-Garonne, ce mercredi 17 janvier 2024. La mairie avait prévenue qu'elle ne paierait pas la facture. Elle se monte à 90.000 euros.

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Au lendemain de la manifestation des agriculteurs au centre de Toulouse en Haute-Garonne, l'heure est au nettoyage ce mercredi 17 janvier 2024. Hier, mardi 16 janvier 2024, un millier d'agriculteurs selon la préfecture (2 000 selon les syndicats agricoles) et près de 400 tracteurs venus de toute l'Occitanie se sont mobilisés dans les rue de la Ville rose, toute la journée.

Les manifestants ont procédé à de nombreux déversages devant certaines administrations comme la Cité administrative. Du foin, du fumier, du compost, des pneus, ce sont des tonnes de déchets agricoles qui sont restés sur place. Certains débordent des entrées des sites visés comme ici à l'entrée du parking Compans-Caffarelli.

L'Agence de l'eau Adour-Garonne, située dans le quartier d'Empalot est aussi encombrée. 

Elle a été prise pour cible à la suite à l'annonce de l'augmentation de la redevance de l'eau. " Nous sommes interpellés dans un ensemble de revendications dont le sujet de l'eau, rappelle Guillaume Choisy, son directeur, face à la caméra de notre équipe de France 3 Occitanie. C'est un droit de s'exprimer et ils s'exprimaient hier par rapport à un malaise très profond. Ils étaient nombreux, il y a une difficulté du monde agricole qui est connue. Il y a des solutions qui arrivent, on n'est pas les seuls à pouvoir apporter des réponses, mais on les écoute. Et on adapte nos aides possibles pour répondre à leurs besoins. C'est vrai que les projets à mettre en place cela va mettre du temps pour mettre en sécurité en qualité et en quantité la ressource en eau. Il faut compter une dizaine d'années de transition". Un plan d'investissement doit être mené d'ici 2027. 

Une centaine de bennes remplies

D'autres sites ont été visés en marge de la manifestation comme le local d'Europe écologie les Verts situé Boulevard des Récollets. " Un acte de vandalisme, que le parti condamne avec la plus grande fermeté", sur son compte X : 

" Nous dénonçons aussi l'impunité dont bénéficie la FNSEA tandis que les militants écologistes sont eux criminalisés pour leurs actes de désobéissance civile", ajoute Antoine Maurice, élu écologiste à la mairie et l'agglomération de Toulouse. 

Les équipes municipales ont travaillé toute la nuit pour rendre les rues propres à nouveau, toujours à l'œuvre ce matin. Selon la mairie, une centaine de bennes ont été remplies pour l'instant, selon une équipe de France 3 Occitanie, ce qui est inédit selon la mairie. 

Hier soir, les agriculteurs ont poursuivi leur mouvement par des opérations escargots et blocages de la rocade, des autoroutes et de l'aéroport. Du foin a été incendié sur les voies. 

Qui va payer la facture ?

Les dégâts et les déchets seraient plus importants que lors de la manifestation du 22 novembre 2023. La facture se monte à 90.000 euros.

La mairie de Toulouse, avait prévenu la FRSEA en lui envoyant un courrier le 16 janvier, jour de la manifestation, publié par Jean-Luc Moudenc sur son compte X, "qu'elle ne tolérerait pas des dégradations à l'image de celles du 22 novembre".

"Le cas échéant, nous serons amenés à vous facturer toute dégradation l'espace public généré par cette manifestation revendicative" , précise le courrier, signé de Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire en charge des affaires juridiques. 

Plainte contre X

La mairie a en tout cas décidé de porte plainte contre X, comme elle l'avait fait en novembre dernier. "Nous attendons ensuite un retour du parquet ou de la police pour que X soit défini et engagé une action en responsabilité civile", explique Pierre Espuglas-Labatut, joint ce mercredi soir par France 3 Occitanie. Pour l'instant, la mairie n'a pas de retour concernant sa première plainte suite aux dégradations du 22  novembre.

La collectivité n'exclut pas de s'appuyer sur l’article L. 211-10 du Code de la sécurité intérieure. Celui-ci permet d’engager la responsabilité de l’Etat lorsque des dommages résultant de crimes ou de délits ont été commis avec violences ou force ouverte, à l’occasion d’un attroupement ou d’un rassemblement. Les collectivités territoriales utilisent alors ce régime pour obtenir l’indemnisation des dégradations commises en marge des manifestations.  "Cela a été le cas pour les manifestations des gilets jaunes", relate encore l'élu. Le tribunal avait alors condamné l'État à verser à la Ville et à la Métropole respectivement 576 000 euros et 673 000 euros. Mais l'État a fait appel de cette décision du 21 avril 2022. L'affaire n'a pas été réexaminée pour l'instant. 

Le montant des dégâts de la manifestation du 16 janvier, n'est pour l'instant pas connu. 

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