Les agriculteurs d'Occitanie ont manifesté ce mardi 16 janvier 2024 à Toulouse (Haute-Garonne). Après une réunion à la préfecture, la colère gronde. Des agriculteurs menacent de bloquer le périphérique lors de leur départ.
"Les éleveurs sont dans la merde. Nous n'avons plus les moyens de payer les vétérinaires. J'ai rencontré l'Etat plusieurs fois et à chaque fois, ils nous disent "vous attendez". Et maintenant, je n'attends plus. Alors à partir de jeudi, on va bloquer l'autoroute" tonne Jérôme Bayle, agriculteur à Montesquieu-Volvestre, en Haute-Garonne, au micro place du Capitole.
La réunion avec la préfecture " qui a été très tendue", selon les représentants de la délégation n'a donné que de maigres avancées, sur l'eau notamment : "on a inscrit les volumes historiques communiqués dans les arrêtés préfectoraux. Et obtenu une dérogation de dépasser de 10% les volumes en cas de sécheresse", détaille notamment Philippe Jougla, président de la FRSEA, mais pas de possibilité de nouvelles retenues d'eau. La délégation évoque une décision à venir sur la MHE dans les prochains jours. Les agriculteurs réclament en effet la prise en charge des prises de sang par l'Etat, qui coûte une quarantaine d'euros par animal.
Mais la colère monte. Le président de l'organisation syndicale agricole régionale est sifflé et hué par une partie des manifestants lorqu'il achève son constat et indique n'avoir obtenu aucune réponse sur le prix du gazole non routier (GNR). " C'est scandaleux !" hurlent certains agriculteurs.
La journée se termine par une opération escargot avec cette menace d'un blocage dès ce soir ou demain du périphérique toulousain.
Retour en convoi
Il demande aux 2000 agriculteurs, venus de toute l'Occitanie, de rentrer chez eux dans le calme, tout en les félicitant pour leur mobilisation. Certains sont désabusés et veulent bloquer le périphérique. "Je comprends cette colère mais je crois qu'elle peut mener à un désastre", analyse Philippe Jougla. " Il va falloir trouver une solution avant jeudi", ajoute-t-il, interrogé par France 3 Occitanie.
À 16h50, la place du Capitole est vide. Annonce au micro : "On va reprendre les véhicules et partir en convoi et il y aura peut-être quelques surprises ! " Les tracteurs étaient garés sur les allées Jean Jaurès depuis le début d'après-midi.
Les agriculteurs d'Occitanie ont manifesté depuis ce matin du mardi 16 janvier à Toulouse. 400 tracteurs et 2000 agriculteurs d'après les organisateurs (près d'un millier d'après la préfecture), ont convergé aux alentours de 10h jusqu'à la place du Capitole dans le centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne), ce qui occasionne des embouteillages conséquents dans la ville et sur le périphérique.
Compte tenu des perturbations de la circulation, la préfecture recommande dans un communiqué d'anticiper ou de reporter ses déplacements, d'adapter sa vitesse, de se tenir informer de la situation en consultant :
- le site des services de l’État : https://www.haute-garonne.gouv.fr/
- X et Facebook: @PrefetOccitanie
- et pour le réseau autoroutier :
- Radio VINCI Autoroutes (107.7)
- Les comptes X : @ToulousePeriph, @VINCIAutoroutes, @A62Trafic, @A64Trafic, @tisseo_officiel
A 13h, les agriculteurs sont arrivés sur les allées Jules Guesde après avoir fait un tour de ville.
Les allées Jean Jaurès n'étaient pas accessibles aux voitures dans le sens Marengo-Capitole. les tracteurs y étaient stationnés.
Dès 10h30, une quarantaine de tracteurs sont stationnés devant la cité administrative pour protester contre les lourdeurs administratives.Plusieurs camions déversent du foin, du compost, des pneus, du lisier de porc pendant près de deux heures. D'autres se trouvent devant l'ASP (Agence de services et de paiement) pour dénoncer les différences de paiement des subventions d ela PAC (Politique agricole commune) et d'autres encore devant l'agence de l'eau et l'Office de forêt et de la biodiversité.
Parmi eux, de nombreux jeunes venus du Gers et du Tarn. "On en a marre! lâche Jean-Baptiste Séraphin, membre des JA du Gers, producetur de céréles à Gimont et éleveur bovin. Des taxes qu'on nous impose en Europe, on nous demande de toujours fair eplus vert que verte. Ona des coûts de production qui augmentent et des prix toujours à la baisse, et des taux d'intérêt qui flambent. On n'y arrive plus ! "
Une délégation d'agriculteurs doit être reçue en préfecture. Cette mobilisation fait suite à de nombreuses manifestations ces derniers mois à Toulouse et dans différentes villes de la région.
"On arrivera par le Jardin des plantes, on ira vers le Grand Rond, les allées Jean-Jaurès puis la place du Capitole" a précisé Baptiste Imbert, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs d'Occitanie.
Il a expliqué que les agriculteurs n'avaient pas l'intention de bloquer la ville dans un premier temps. Ils ne devaient circuler que sur les voies de droite.
Mais si la réunion échoue avec le préfet, ils pourraient décider de bloquer la circulation à certains endroits de la ville, déverser du fumier et des récoltes et procéder à des opérations escargot.
Les agriculteurs dénoncent entre autres l'augmentation de la redevance de l'eau, le prix du gazole agricole et le manque d'aides de la MHE (maladie hémorragique épizootique). Autre inquiétude, l'éligibilité aux droits à la retraite de 50% des agriculteurs d'ici 10 ans. " Pour maintenir notre production, il faut attirer les jeunes", souligne Romain Blanchard, secrétaire général adjoint d ela FNSEA.
Rendez-vous au salon de l'agriculture
Philippe Jougla l'a dit et répété, cette manifestation n'était que la première d'un long combat. " D'autres régions vont manifester jusqu'à la tenue du salon de l'agriculture qui sera le moment de rendez-vous avec les politiques." " Il ne faut plus y aller!", ont scandé certains agriculteurs, à bout ! "C'est fini ! " Quand d'autres appellent à manifester sur les routes dès ce jeudi 18 janvier.