Il vous suffit de lever la tête ! Partez à la recherche d'arbres majestueux et hors du commun dans les parcs, les rues et même dans un cimetière de Toulouse. 5 arbres exceptionnels identifiés et répertoriés dans un livre réédité par l'association Arbres et Paysages d'Autan.
Ils sont classés arbres exceptionnels en Haute-Garonne et vous allez comprendre pourquoi : le cèdre de l'Himalaya planté au milieu du jardin du Grand Rond est un géant, les platanes des allées du canal de Brienne forment une voûte immense au-dessus de l'eau, le micocoulier du cimetière de Terre-Cabade a élu domicile entre deux tombes, le taiwania du jardin des plantes étale ses branches recouvertes de feuilles en forme d'écailles.
Partez à la découverte de 5 arbres remarquables en vous aidant de la carte. Le jardin des plantes en abrite plusieurs, on vous laisse le soin de les chercher un peu comme nous l'avons fait au cours de notre balade.
Alignés ou bien gardés
Le platane, cet arbre reconnaissable à son tronc droit et lisse, habillé d'une écorce fine et marbrée est emblématique des paysages du sud de la France. À Toulouse, on le trouve le long des rues, mais également le long du canal du midi. Mais si vous voulez admirer une très belle allée de platanes, il vous suffit de longer le canal de Brienne depuis l'écluse Saint-Pierre jusqu'au Pont Jumeaux. La voute immense faite par le feuillage d'environ 200 platanes vous donnera l'illusion d'être dans la nature alors que vous n'aurez pas quitté le centre-ville.
À l'opposé, au jardin Royal, c'est un platane isolé et surprenant qui attrape le regard : entre racine et tronc, une excroissance énorme laisserait penser qu'un animal habite à son pied. En réalité, ce phénomène est connu sous le nom de bois de loupe : un mécanisme de défense de l'arbre face aux attaques ou maladies. On a vérifié, le monstre veille bien sur lui...
Coincé entre 2 tombes
On peut dire que ce micocoulier a du mérite ! Non seulement, cet arbre d'origine méditerranéenne s'est adapté au climat toulousain, mais surtout, il a réussi à grossir, de plus de 4 mètres de circonférence, entre deux pierres tombales du cimetière de Terre-Cabade.
D'une hauteur de 26 mètres, ses branches souples amènent un peu d'ombre aux visiteurs qui s'attardent devant son emplacement peu banal. Grâce à une modification de la forme de ses feuilles au cours de la journée, il peut supporter les fortes chaleurs.
Élancé vers le ciel
Le taiwania est une espèce d'arbre originaire des montagnes de Taïwan et de la famille des cyprès. Est-ce parce qu'il aime le soleil qu'il s'élance vers le ciel telle une fusée ? Celui du jardin des plantes est encore petit du haut de ses 30 mètres en comparaison avec ses congénères qui peuvent atteindre le double de hauteur. Ses feuilles sont très belles et souples en apparence, mais un peu piquante au toucher comme pour la plupart des conifères. En Asie, cette espèce est protégée et le plus ancien aurait 2 000 ans !
Largement exceptionnel
Impossible de passer à côté sans le remarquer... Il est haut de 34 mètres, mais surtout, il est très large : 28 mètres d'envergure. Ce cèdre de l'Himalaya est situé juste en face du kiosque à musique au milieu du jardin du Grand Rond. D'ailleurs, les familles profitent de son ombre pour y déjeuner ou se reposer sous son immense houppier pendant les fortes chaleurs de l'été. Cette essence d'arbre, originaire du Népal a été introduite en France dans le premier quart du 19 ème siècle, mais elle relativement peu présente en France. Comme beaucoup, ce spécimen a été greffé sur un cèdre du Liban dont on peut voir d'ailleurs un magnifique exemplaire au jardin des plantes juste à côté.
Enraciné dans l'eau
Après avoir admiré le cèdre du Liban et avant de quitter le jardin des plantes, nous sommes allés voir le cyprès-chauve qui a pris place il y a environ 150 ans au milieu d'un bassin. Cet emplacement fait son originalité et son caractère exceptionnel : autour de lui, au niveau de l'eau, on peut voir ses racines aériennes de forme coniques tournées vers le haut. Elles permettent à l'arbre de vivre dans des marécages comme en Louisiane où le cyprès chauve est emblématique. Les racines jouent un rôle essentiel dans la respiration de l'arbre. Le terme "chauve" fait référence au fait qu'il perd ses feuilles en hiver, ce qui est assez rare chez les conifères.
Plus de 120 arbres exceptionnels
Les arbres de cette balade font partis des plus de 120 qui ont été répertoriés et identifiés comme exceptionnels par l'association Arbres et Paysages d'Autan. Un travail colossal qui a permis d'éditer en 2018 le livre "A la découverte des arbres exceptionnels de la Haute-Garonne" écrit par Janine Cransac et mis à jour dans une réédition en 2023.
Mais d'autres arbres hors normes, rares, insolites ou qui ont une histoire singulière, sont encore à découvrir. Alors comme le propose l'association sur son site web : "Amis des arbres, chaussez vos bottes de sept lieux, emportez votre appareil photo et arpentez vos villages et campagnes pour participer au recensement des Arbres Remarquables de Haute-Garonne".