Le 11 mars 2004, dix bombes explosent à quelques minutes d’intervalle à la gare d’Atocha (Espagne) en plein cœur de Madrid causant la mort de 191 personnes. Le 11 mars est désormais consacré aux victimes du terrorisme. C'est aussi un 11 mars que Imad Ibn Ziaten, 30 ans, tombait sous les balles de Mohammed Merah.
Ce samedi 11 mars comme partout en France, Toulouse rend hommage aux victimes du terrorisme. Une journée nationale et européenne qui fait référence aux attentats de Madrid.
Des roses pour les victimes
Ils sont venus au square Charles de Gaulle (Toulouse), une rose blanche à la main. Plusieurs jeunes du lycée Françoise (Tournefeuille) ou de Pierre-Paul Riquet ont déposé ces fleurs en hommage aux victimes, dont une pour Bernard Maris, l'économiste toulousain mort lors des attentats de Charly Hebdo. "C'est très émouvant. On ne se rend pas toujours compte de ce qu'il s'est passé. C'est donc bien de le rappeler, même des années après", déclare Clarisse. Pour Kylian, c'est l'incompréhension. "Je n'arrive pas à comprendre comment une personne peut tuer des enfants, beaucoup de gens, comme ça".
"Le souvenir est aussi une projection vers l'avenir"
Pour Franck Touboul, président du CRIFToulouse, "Même si cette journée est européenne suite aux attentats de Madrid qui furent les plus meurtriers en Europe, Toulouse a un rapport au terrorisme un peu particulier. C'est toujours un moment d'émotion. C'est une obsession positive et saine pour honorer la mémoire de ceux qui sont tombés de manière innocente et lutter contre un ennemi que l'on a eu du mal à nommer : l'islamisme radical. Une fois nommé, il faut le combattre. Le souvenir est aussi une projection vers l'avenir".
La cérémonie placée sous l'égide de l'Etat a réuni le préfet de la Haute-Garonne, le maire de Toulouse et plusieurs députés du département.
Plusieurs proches et associations de victimes ont tenu également à être présents.
Un moment important pour les associations de victimes
Ils n'étaient pas nombreux, mais plusieurs proches des victimes ou responsables d'associations ont bravé la pluie. Pour Nadia Soussi présidente de France Victimes 31 qui s'occupe de tous types de victimes, "il y a ceux qui ne sont plus là et ceux qui restent. Pour eux c'est très difficile de se reconstruire. Le souvenir des morts les hante tous les jours. De perdre un être aimé, c'est toujours dur. Certains vont dire que ces journées ravivent la douleur, d'autres que ça perpétue leur mémoire et leur souvenir. Il ne faut pas réitérer de tels actes horribles, mais expliquer, dialoguer."
Les victimes auront désormais un musée en France : le Musée-Mémorial du terrorisme à Suresnes, au Mont Valérien. Ce lieu d'histoire et de société ouvrira ses portes en 2027.