Un projet d’accord de performance collective (APC) a été présenté aux syndicats d’Airbus ce lundi. En plus du plan social qui prévoit la suppression de 3500 postes à Toulouse, le groupe suggère un gel des salaires et une révision d’avantages sociaux, "inacceptable" pour FO.
La pilule a du mal à passer pour le syndicat majoritaire FO dans les usines de l'avionneur. Le groupe Airbus vient de présenter un Accord de Performance Collective (APC). Les salariés doivent déjà faire face à la réalité d'un PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) qui prévoit le licenciement de 5 000 postes en France dont 3 500 à Toulouse. Ce nouveau projet ravive les inquiétudes et les tensions au sein de l'entreprise et divise les partenaires sociaux.
Jean-François Knepper, délégué syndical FO d'Airbus, y est fermement opposé : "un véritable changement de cap social dans l’entreprise et c’est inacceptable".
Airbus propose de geler jusqu'en 2022 les salaires de ses effectifs en France #Toulouse #aeronautique @FO_Airbus_SAS @CFECGC https://t.co/NyBaeFqeXD via @LaTribuneTlse pic.twitter.com/Petn5SGk44
— florine galéron (@florinegaleron) September 23, 2020
Guillaume Faury n’a eu de cesse de le répéter dans les médias "il est peu probable que les départs volontaires suffiront" et laisse sous-entendre un recours probables aux licenciements secs.
Pour Jean-François Knepper, délégué syndicat FO qui s'exprimait dans La Tribune :
Au fur et à mesure que nous avançons dans ce plan social , nous percevons une réelle volonté de réaliser des économies financières dans l’entreprise et plus uniquement de s’adapter à la situation de la crise.
Même position pour le syndicat CGT pour qui ce projet d’accord de performance collective n’est pas souhaitable. Selon Xavier Petrachi, délégué syndical :
C’est un chantage à l’emploi. L’APC n’a rien à voir avec la suppression d’emplois, il y a un objectif financier derrière ce plan, c’est juste une volonté de retrouver de la compétitivité par rapport aux autres sites comme l’Allemagne ou la chine, une mise en concurrence.
Il rajoute que c’est l’Etat qui finance l’emploi et que les mesures d’activité partielle longue durée (APLD) et le dispositif de cessation anticipé d’activité du PSE suffisent à maintenir l'emploi et le fonctionnement de l’entreprise.
C’est le jeu du chat et de la souris et cette annonce ce n’est pas du tout un ballon d’essai. On connait les dégâts commis par les APC dans notre secteur le secteur de l’automobile, au final les usines ferment.
Le projet d’accord de performance collective prévoit selon les syndicats la remise en cause des acquis sociaux comme le gel de la politique salariale jusqu’à juin 2022, la révision du dispositif du compte épargne-temps, la révision d’indemnités retraites, de l’aménagement du temps de travail du personnel au régime horaire ou encore le rapprochement des statuts entre Airbus SAS et Airbus Opérations.
Pour la CGT, par cette annonce "le groupe ne fait que rajouter de l’inquiétude et de la tension chez les salariés, la direction s’attaque à des avantages sociaux acquis après-guerre, et cela les syndicats ne peuvent pas l’accepter".
Des annonces qui divisent les partenaires sociaux. De son côté le syndicat CFE-CGC d’Airbus est plus modéré dans ces propos et ne ferme pas la porte aux négociations, "la priorité est d’éviter les licenciements ...s'il faut faire des efforts pour améliorer la compétitivité de l’entreprise, le débat mérite d’être ouvert" commente Fabrice Nicoud, délégué syndical CFE-CGC dans la Tribune.