Polémique. "Ce n'est pas une chasse au loup, c'est juste pour l'éloigner des élevages" : des chasseurs organisent une battue sans autorisations

Une battue annoncée sur Facebook par le Groupement des chasseurs de Labécède (Aude) suscite l'inquiétude dans le Lauraguais. Prévue pour le 17 août, elle vise à éloigner le loup des élevages, victimes de plusieurs attaques. Les services de l'Etat ont décidé d'annuler cet évènement illégal.

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Une battue visant le loup va-t-elle se dérouler prochainement dans le Lauraguais à la frontière des départements de l'Aude, de la Haute-Garonne et du Tarn ?

Un message, publié sur Facebook le 8 août dernier sur la page du Groupement des chasseurs de Labécède (Aude), annonce très clairement la couleur : "le 17 août aura lieu une battue de décantonnement sur la partie nord du territoire de chasse en liaison avec des équipes des villages voisins car plusieurs éleveurs ont été impactés par des attaques de loup. Cette battue n'est pas une chasse au loup, c'est juste pour l'éloigner des élevages." Selon la loi, ces battues sont pourtant interdites, lorsqu'elles ne disposent pas d'autorisation préalable.

Un post Facebook qui sème le trouble

Pour essayer d'en savoir davantage, nous avons contacté la mairie de Labécède-Lauragais. Le maire, assure ne pas être au courant de l'évènement. Pourtant, sur la page Facebook de la ville, le post du groupement des chasseurs de Labécède est repartagé, le même jour (la publication a été supprimée depuis).

De son côté, le président du groupement des chasseurs de Labécède, Jean Gaquière répond de manière assez évasive à nos questions. "C'est peut-être une confusion qui a été faite. Je n'ai pas envie de m'attirer des problème. Il n'y a pas de chasse au loup. On veut décantoner les sangliers" explique le président dans un premier temps.

À lire aussi : "On va devoir apprendre à travailler en présence de ce prédateur" : des éleveurs inquiets malgré l'annonce d'une mesure d'effarouchement du loup

Puis, il continue : "Il y a eu trois élevages impactés. Je contredis ce n’est pas une chasse au loup, c'est interdit, s'il y en a un de chez moi qui tire un loup, il se débrouillera tout seul (...) ce n'est pas dirigé comme une chasse au loup. Mais il n'y aura pas de tir au loup. Il y a une battue organisée le 17 août mais si cela prend cette tournure-là, je vais sans doute l'annuler". Concernant la publication Facebook, le président ne sait répondre sur son origine.

Une pratique illégale

Le loup est une espèce protégée depuis 1979 et la liste établie par la Convention de Berne. Parfois, comme le mois dernier à Saint-Félix-de-Lauragais dans le même secteur, des mesures d'effarouchement ont été prises, après la détection d'un loup dans la commune. "Les services de l’État ont pu attribuer formellement au loup une attaque survenue le 25 juin grâce aux pièges photographiques installés par l’Office français de la biodiversité (OFB)", explique le préfet dans un communiqué.

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Contacté l'OFB, n'est pas au courant de l'organisation de cette battue du 17 août. Ils expliquent avoir prévenu la préfecture. "Il ne nous appartient pas de commenter ce sujet". L'association Férus, pour la défense et la sauvegarde des grands prédateurs indique : "Leur objectif est d'éloigner le loup. Il faut savoir qu'un loup, parcourt des dizaines de kilomètres par jour, ça ne sera pas utile. Et puis c'est une pratique illégale, pour perturbation de l'espèce."

Lors des autorisations délivrées, les agents de l'Office Français de la Biodiversité peuvent tirer des balles en plastique sur l'animal.

Du côté des services de l'Etat, on assure que cette battue n'aura pas lieu. L'ensemble des personnes impliquées ont été prévenues et les gendarmes ont pour ordre de verbaliser au moindre écart.

Sentiment d'abandon

Les attaques de loup, auraient occasionné de gros dégâts chez les éleveurs, selon une de nos sources. "Il y aurait eu des attaques avec plusieurs dizaines de bêtes tuées, mais on ne peut pas savoir qui est à l'origine de leur mort, loups, chiens rien n'est certain".

À lire aussi : Attaques de troupeaux et présence avérée du loup : les jeunes agriculteurs demandent plus qu'un simple effarouchement de l'animal

Chez certains éleveurs le sentiment d'abandon et le manque de mesures prises pour les aider compliquent la cohabitation avec le loup selon eux. Selon un communiqué de presse de la préfecture de la Haute-Garonne, 1000 loups seraient présents sur le territoire français, répartis dans 50 départements.

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