"Un blanc-seing donné aux chasseurs pour tuer impunément" : la justice n'accorde que 69 210 euros à la famille de Morgan Keane

La famille de Morgan Keane, tragiquement abattu par un chasseur en décembre 2020, a vu sa demande d'indemnisation de 1 442 588 euros considérablement réduite par le tribunal de Cahors (Lot), vendredi 9 août 2024.

La famille de Morgan Keane, jeune homme de 25 ans tué par une balle tirée par un chasseur en décembre 2020, réclamait une indemnisation de 1 442 588 euros pour le préjudice subi par le frère de Morgan, Rowan Keane. Le tribunal judiciaire de Cahors (Lot) a décidé de lui accorder, vendredi 9 août 2024, à peine 5% de cette somme, soit 69 210 €.

"La décision est conforme à la jurisprudence habituelle, réagit l'avocat de Rowan Keane Me Benoit Coussy. Mais sur un plan moral, elle peut apparaître comme insuffisante dans le sens où la vie de Morgane ne vaut finalement que 69210 €."

Morgan Keane a été tué le 2 décembre 2020 à Calvignac, dans le Lot, par un chasseur qui l'avait pris pour un sanglier. Le chasseur, Julien Ferral, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et interdit de chasser à vie, tandis que le directeur de la battue, Laurent Lapergue, a reçu une peine de 18 mois de prison avec sursis et une interdiction de chasser pendant cinq ans.

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Un appel probablement déposé

"L’absence de prison ferme et l’absence de condamnation pécuniaire conséquente sonne comme un blanc-seing donné aux chasseurs pour tuer impunément, lors des parties de chasse, renchérit Me Benoit Coussy. Cette décision n’est pas dissuasive, alors que l’application des plafonds de garantie qui avait été demandée aurait eu un effet pédagogique certain avec des conséquences, surtout les chasseurs français qui auraient vu leurs polices d’assurance augmenter sensiblement.

Rowan Keane se réserve la possibilité de faire appel de cette décision et "peut-être même in fine de se pourvoir en cassation pour faire évoluer la jurisprudence dont les barèmes sont manifestement désuets." Son conseil conclut : "le combat judiciaire n’est donc pas terminé."

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