Le collectif "Palestine Vaincra" , visé par un décret de dissolution, organise un meeting au centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne), vendredi 20 octobre. Il a invité deux personnalités proches d'une organisation classée "terroriste" par l'Union Européenne.
Ce vendredi 20 octobre, la bourse du Travail de Toulouse (Haute-Garonne) doit accueillir le meeting d'un collectif. Mais l'événement s'annonce houleux et source de polémique. Ce n'est pas complètement nouveau. En juin dernier, des incidents sont intervenus lorsque la CGT, qui dispose d'un droit d'usage sur le bâtiment, a invité un défenseur de la cause palestinienne.
La prochaine réunion s'annonce explosive car son organisateur est tout simplement dans le viseur du ministère de l'Intérieur. Son nom est Palestine Vaincra. Il fait actuellement parler de lui pour avoir glorifié l'attaque du Hamas en Israël.
Un collectif dont le ministère de l'Intérieur demande la dissolution
Le collectif Palestine Vaincra qui doit donc tenir meeting à la Bourse du Travail a été dissous par un décret du 9 mars 2022. Motif : incitation à la haine et à la violence. En avril 2022, le conseil d'Etat suspend la décision du ministère de l'Intérieur. D'un point de vue purement juridique, rien ne s'oppose donc à ce que Palestine Vaincra puisse organiser un événement public.
Le thème de la soirée est la demande de libération de Georges Abdallah, condamné à perpétuité pour l'assassinat de diplomates américains et israeliens. L'objet de la mobilisation peut prêter à discussion et ne pas plaire à tout le monde. Mais cela ne va pas plus loin.
En revanche, la proximité du collectif avec une organisation - classée terroriste par l'Union Européenne, les Etats Unis, le Canada - est avérée. Elle est même assumée. Il s'agit du Front de Libération de La Palestine (FPLP). Or, ce dernier a commis plusieurs détournements d'avions. Entre 2001 et 2015, le FPLP a également commis 15 ans qui ont coûté la vie à des civils.
Un autre élément traduit l'influence du FPLP sur le meeting toulousain. Le mouvement "Masar Badil" et Samidoun participent à l'organisation de l'évènement. Mohammed Khatib est l'un cadre des deux structures. Celui ci est identifié par Israël comme appartenant au Front de la Libération de la Palestine.
Le 29 octobre 2022, il intervient à Bruxelles, devant le Parlement européen, comme coordinateur européen de Samidoun.
Le fait que Toulouse s'apprête à accueillir un événément sponsorisé par un mouvement "classé terroriste" ne se limite pas aux organisateurs.
Des intervenants interdits d'accès au territoire européen
L'affiche comporte quatre noms et quatres photos. Le public est invité à venir écouter une résistance libanaise, la cofondatrice d'une association Pro-Palestinienne et deux autres personnes qui ne pourront pas être dans la salle. Et pour cause. Khaled Barakat et Charlotte Kates sont interdits d'entrée sur le territoire européen.
En 2022, les deux militants devaient se rendre à une marche à Bruxelles depuis le Canada. Ils ont été refoulés à leur arrivée sur le territoire des Pays Bas. Une interdiction émise en 2019 par l'Allemagne et pour une durée de 4 ans.
Pour justifier leur décision, Berlin a mis en avant les liens entre Khaled Barakat et l'organisation terroriste FPLP. Conséquence : le public toulousain devrait se contenter d'un "zoom" avec les deux invités de la soirée.
A moins que le meeting ne soit interdit par la préfecture de la Haute-Garonne en raison du risque d'un trouble à l'ordre public dans un contexte de violents affrontements entre Israël et la Palestine.