5000 patients potentiellement contaminés par le VIH ou l’hépatite suite à un problème de stérilisation de matériel

Pour certains plus de 10 ans après des soins dentaires, environ 5 000 patients des centres hospitaliers des Hautes-Pyrénées sont invités à réaliser un dépistage des hépatites B, C et du VIH. Un défaut de stérilisation de matériel utilisé pour des soins dentaires est à l'origine de ce rappel.

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Stupeur. Depuis le début du mois d'octobre, des patients de l'hôpital de Tarbes-Lourdes et Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées ayant subi des soins dentaires reçoivent un courrier les invitant à réaliser un test de dépistage pour les Hépatites B, C et le VIH.

" Lors de votre venue, un matériel spécifique utilisé lors de vos soins a fait l'objet d'un défaut de stérilisation, annonce le courrier signé d'Anne Ribeiro, la directrice par intérim. Ce défaut entraîne un risque extrêmement faible de transmission de la maladie infectieuse. C'est pourquoi, nous tenons à vous informer, dans le cadre de nos obligations d'information et de suivi des patients, et nous vous invitons à prendre rendez-vous avec votre médecin traîtant muni de ce courrier, lequel pourra vous prescrire les tests de dépistage adaptés." Il s'agit de vérifier les infections par les virus des hépatites B et C ainsi que le VIH. 

Incompréhension et inquiétude

Incompréhension et colère chez les patients concernés qui manifestent leurs inquiétudes sur les réseaux sociaux. D'autant que les soins remonteraient à plusieurs années. C'est le cas du fils de Christelle, opéré en 2012. "Je suis étonnée, en colère et apeurée", confie la maman. Viviane est consternée après lecture du courrier fin de semaine dernière. Cette habitante de Tarbes de 61 ans ne se souvenait même plus qu'elle avait été soignée à hôpital. Elle a donc contacté le numéro vert indiqué sur le courrier. "Apparemment, j'ai dû y aller en 2006, sans doute en urgence, car j'ai un dentiste dans le privé. Je ne m'en rappelle plus du tout !" Viviane a donc suivi les recommandations et pris rendez-vous avec son médecin traitant qui peut la recevoir dès demain. "Ce qui m'interroge et m'a la plus surprise,  c'est pourquoi, on est averti 17 ans après. Ça serait un an ou deux, je veux bien, mais depuis 2006...Comment s'en sont-ils rendu compte ? J'aimerais bien en avoir l'explication !"

Une problématique nationale

"Ce courrier fait suite à une problématique nationale puisque c'est arrivé aussi à l'hôpital de Rouen et de Lyon", répond à France 3 Occitanie, Séverine Lalanne, responsable qualité et de la gestion des risques de l'hôpital de Bagnères-de-Bigorre. Le défaut de stérilisation concernerait des portes instruments rotatifs servant aux soins dentaires. "

"Ces portes instruments rotatifs, il faut qu'ils aillent en stérilisation. Ce qui était le cas, mais pas suffisamment, car les recommandations du constructeur indiquaient que d'aller au bout du processus, abîmait l'appareil"

Séverine Lalanne, responsable qualité et en charge de la gestion des risques

précise-t-elle qui détaille le processus en cours. "Il n'y a pas de cas avéré, mais on a quand même voulu se remettre dans les clous. L'ARS nous a accompagnées là-dessus et l'idée a été de rappeler les patients comme les hôpitaux de Lyon et de Rouen même si le risque est très faible, voire nul".

En mai dernier, les Hospices Civils de Lyon avaient eux aussi envoyé le même type de courrier à 5 000 patients du centre de soin dentaire, les invitant à se faire dépister pour le VIH.

"On n'allait pas au bout du processus de stérilisation"

Seulement les soins concernés avaient été délivrés l'année précédente, soit en 2022, selon nos confrères de L'indépendant. 

À Rouen, l'alerte a avait été donnée en février 2022. L'agence régionale de santé de Normandie a rendu public le rappel de patients d'un cabinet de dentiste du centre-ville de Rouen (Seine-Maritime). 
Comment l'a-t-on découvert dans les Hautes-Pyrénées ? À Bagnères-de-Bigorre, "c'est suite à une pratique professionnelle de la dentiste, laquelle a été en stage ailleurs et suite à l'affaire de Lyon où il redonnait les bonnes pratiques, que l'on s'est rendu compte qu'on n'allait pas au bout du processus de stérilisation parce que le constructeur donnait l'information contraire sur le matériel," explique Séverine Lalanne. Faute de date précise sur la première utilisation du dispositif médical, l'ARS a demandé au centre hospitalier de remonter jusqu'en 2006, année de sortie de recommandations des bonnes pratiques de la Haute autorité de santé ! Contactée, l'Ars ne nous a pas encore répondues.

Au total, 4 700 patients seraient concernés sur les quatre établissements hospitaliers des Hautes-Pyrénées. 

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