Le député de Haute-Garonne, François Piquemal a interpellé mardi 23 mai le gouvernement à l'Assemblée nationale. Sonia Backes, secrétaire d'État chargée de la citoyenneté a démenti toute volonté de fichage mais a reconnu une "demande formulée de manière maladroite."
"Oui, la demande a peut-être été formulée de manière maladroite mais non, demander des informations générales sur l'impact des fêtes religieuses ne signifie pas de quelconques intentions agressives à l'égard d'une quelconque religion." C'est Sonia Backès, secrétaire d'Etat chargée de la Citoyenneté, qui est chargée de défendre le gouvernement concernant la question du recensement d'élèves lors de la fête de l'Aïd. L'élue de Nouvelle-Calédonie répondait mardi 23 mai 2023 à François Piquemal, député LFI de Haute-Garonne lors des Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Depuis la révélation de cette information, la polémique ne dégonfle pas. La demande du ministère de l'Intérieur dans les académies de Haute-Garonne et de l'Hérault une évaluation du taux d'absentéisme constaté à l'occasion de l'Aïd al-Fitr, fête religieuse musulmane qui marque la fin du ramadan et qui a eu lieu le 21 avril dernier, ne cesse de provoquer la condamnation de la part d'élus, d'associations et de représentant de la communauté musulmane.
Un suivi des fêtes catholiques et juives
Pourtant, devant la représentation nationale, la secrétaire d'Etat réfute toute volonté de "fichage des élèves en fonction de leur appartenance religieuse dans l'école de la République" mais reconnaît : "Oui, il y a un suivi sur tout le territoire national du déroulement général des fêtes religieuses dans la sphère publique". Un suivi qui concernerait aussi bien "les grandes messes pour la religion catholique" et "les processions et des célébrations pour la communauté juive dans le cadre de la fête des lumières".
Dimanche, dans un communiqué, Sonia Backès assumait de recenser les élèves absents pendant l’Aïd. Une pratique faite "régulièrement". Pourtant, selon Médiapart, le cabinet de Sonia Backès démentirait et parlerait d'une initiative "autonome" et "maladroite", comme l'avance le journaliste David Perrotin dans ce Tweet.
Pas question pour la présidente de la Province Sud de présenter des excuses pour le gouvernement, comme le réclame le député François Piquemal : "Vous demandez des excuses monsieur le député mais c'est vous qui devriez présenter des excuses, parce que c'est vous qui affaiblissez la République en étant d'une telle mauvaise foi", a-t-elle lancé.