"Une escalade de l'islamophobie", syndicats et élus réagissent face à la polémique de recensement de l'Aïd

Dans l'Hérault, un email a été envoyé aux chefs d'établissements scolaires par l'Education nationale. Son contenu ? Une demande de recensement des élèves absents lors de la fête de l'Aïd-el-Fitr en avril dernier. Le courriel a suscité de vives réactions chez les députés.

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"Nous sommes interrogés sur l’absentéisme scolaire au cours de la période du ramadan (…) et particulièrement sur la journée du 21 avril, jour de l’Aïd" écrit un fonctionnaire de l'Education nationale le 11 mai 2023.

Des propos adressés par email à une centaine de chefs d'établissements scolaires de Montpellier et Toulouse. Une demande suite à la fête musulmane de l'Aïd-el-Fitr célébrant la fin de la période de jeûne religieux.

Les syndicats réagissent

Les écoles de Montpellier et Toulouse ont dû répondre à deux questions posées dans cet email envoyé par les services de l'Education nationale : " Le ramadan a-t-il eu un impact sur l’absentéisme ? Quel a été le taux d’absentéisme de la journée du 21 avril (fête de l’Aïd) ?" 

Les pratiques religieuses supposées des élèves ? Ce n'est pas notre rôle de savoir ça. D'autant plus que depuis 2004, une circulaire promulguée sous Bayrou, dénombre toute une liste de fêtes religieuses pour lesquelles il y a des autorisations d'absence.

Arnaud Roussel, représentant SNES Hérault

Les syndicats enseignants et les parents d'élèves réunis sous la bannière "Une école, un avenir" expriment leur crainte une "instrumentalisation politique de ces chiffres en vue d'une communication islamophobe et raciste extrêmement préoccupante."

"C’est à l’école républicaine qu’on porte atteinte"

Nathalie Oziol, députée LFI-NUPES de la deuxième circonscription de l'Hérault, a réagi aussi face à la polémque :  "L'école est une institution républicaine dans laquelle a lieu une application stricte de la laïcité. L'absentéisme est un problème à l'école mais qui n'a rien à voir avec la religion. C'est le signe de problèmes sociaux, personnels...il faudrait mettre les moyens dans l'école si on voulait contrôler l'absentéisme plutôt que d'attaquer les musulmans et leurs enfants. C'est une escalade de l'islamophobie."

La députée de l'Hérault va adresse un courrier à la rectrice de l'académie Sophie Béjean pour tenter d'obtenir des réponses face à la polémique.

Silence et rétropédalage 

Le lendemain de l'email polémique, un nouveau courriel présentant des excuses a aussi été envoyé par la Direction académique de l'Education nationale du département. "C'est un rétropédalage mais on reste choqués et scandalisés qu'une telle demande ait été relayée par les services académiques" affirme Arnaud Roussel, représentant du SNES 34.

Le ministère de l'Intérieur, qui supervise les instances éducatives sur le territoire, en revanche, refuse de s'expliquer comme l'écrit Médiapart (article réservé aux abonné.es.) Pour Nathalie Oziol, "ce silence est assourdissant."

A Toulouse, en Haute-Garonne, le maire Jean-Luc Moudenc et les députés LFI ont aussi réagi à la polémique véhiculée par le recensement des élèves lors de la fête de l'Aïd en avril dernier.

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