Réclamer aux enseignants d'une centaine d'établissements scolaires de Toulouse le taux d'absentéisme des élèves pour l'Aïd-el-Fitr, la pratique fait bondir les élus de la Haute-Garonne. Plusieurs d'entre eux demandent des comptes.
Au lendemain de la divulgation d'un mail des renseignements territoriaux demandant à une centaine d'établissements scolaires de Toulouse, le taux d'absentéisme des élèves pour la fête de fin de ramadan, l'émotion est vive. Des élus demandent des comptes.
Fichage religieux ?
Des professeurs invités par des policiers à décompter les élèves musulmans absents pour célébrer l'Aïd-el-Fitr, la fin du Ramadan, l'affaire fait grand bruit depuis 24 heures et suscite de très nombreuses réactions dans les milieux enseignants. La CGT Education rappelle même que "c'est un motif d'absence autorisée accordée par l'Education Nationale depuis 2004".
Voici ce que contient ce courriel reçu par un témoin le 26 avril dernier: "À la demande des services de renseignements et pour effectuer un bilan sur cette journée, nous vous sollicitons pour connaître le pourcentage d'absentéisme le vendredi 21 avril, lors de la fête de l'Aïd. Merci de nous faire un retour rapidement".
Les élus LFI en colère
Plusieurs élus La France Insoumise ont vivement réagi sur les réseaux sociaux ces dernières heures. François Piquemal, député de la 4ème circonscription de Toulouse, et Agathe Roby, conseillère municipale de Toulouse s'insurgent contre de telles pratiques et demandent des explications au Rectorat et à la ville de Toulouse.
La demande aurait été faite sans l’aval du Rectorat de Toulouse : "En aucun cas nous ne menons des enquêtes de la sorte", a déclaré à l’AFP Mostafa Fourar, recteur de l’académie. "L’Education Nationale n’y est absolument pas associée. Dès que les chefs d'établissements et directeurs d'écoles nous ont informés de cette requête, consigne a été évidemment donnée de ne pas y répondre".
Le maire de Toulouse indigné
Le Maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a lui aussi réagi sur twitter. Il se déclare "choqué" et réclame "la plus grande clarté sur cette affaire contraire aux principes républicains".
A Montpellier, où des courriels similaires ont été envoyés, un haut fonctionnaire de l'Education Nationale a reconnu une "maladresse". Mais pas encore de mea culpa pour Toulouse. Le Ministère de l'Intérieur ne s'est toujours pas exprimé sur l'affaire à ce jour.