C’est un coup dur pour ces étudiants d’Albi, le bachelor délivré par l’Ecole Supérieure Occitane n’est pas valable. Cette école délivrait des faux diplômes malgré une formation facturée 4000 euros par an. Certains étudiants ont décidé de saisir la justice pour escroquerie et de lancer un appel à l'aide sur les réseaux sociaux.
“On a fait une année pour rien”, Gabriel Andral est dépité. Cet étudiant en Bachelor immobilier vient d’avoir la confirmation qu’il n’aura pas le diplôme pour lequel il a travaillé ces derniers mois.
De faux diplômes délivrés depuis 2019
L’affaire éclate en avril dernier, lorsqu’une étudiante et un ancien salarié découvrent l’escroquerie. L’ESO, l’Ecole Supérieure Occitanie qui a pourtant pignon sur rue délivre de faux diplômes équivalent à Bac+3 depuis 2019. Les bachelors ne sont pas valables et ne permettent pas d’obtenir la carte professionnelle dans l’immobilier. “J’ai fait confiance à cette école”, déplore Gabriel Andral. “En plus j’avais fait beaucoup de recherches aussi de mon côté pour avoir les diplômes certifiés et c’est pour ça que j’ai fait confiance à l’école et que je me suis inscrit. Apprendre cela à deux mois des examens, c’est énervant. Je sais que j’arrête complètement les études. Je suis écoeuré.”
Un administrateur judiciaire désigné pour gérer l’école
La fondatrice de l’école est sous le coup d’une interdiction de gérer et a été placée en garde à vue en avril dernier. L’école n’est pas fermée mais a été confiée à un administrateur judiciaire. Ce dernier vient de confirmer par mail aux étudiants que leur diplôme ne sera pas valable. Ils sont une trentaine concernés cette année.
Un appel à l’aide en vidéo
Pour tenter de sauver leur année, ces étudiants ont lancé un appel sous forme de vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
On fait appel à la solidarité afin de nous aider à obtenir notre diplôme. Nous recherchons une école certifiée et reconnue pour les bachelors immobilier et RDC
Les étudiants de l'Ecole Supérieur Occitanie dans leur vidéo sur les réseaux sociaux
Plusieurs plaintes ont été déposées par les étudiants et un ancien salarié de l’école. “Mes clients sont extrêmement choqués et remontés”, réagit Philippe Pressecq, l’avocat des étudiants de l’ESO. “Ils se rendent compte que cet investissement extraordinaire en temps, en intelligence, en stress qui est la formation universitaire, a été fait pour rien.”
Les victimes réclament la fermeture définitive de l’école ainsi que des dommages et intérêts. “Il y a un préjudice matériel et moral considérable”, souligne l’avocat. “J’ai une cliente en master 1 depuis le mois de septembre et à qui on vient de dire, attention vous ne pouvez pas passer votre master parce qu’en réalité vous ne pouviez pas intégrer le master parce que vous n’aviez pas le bachelor.”
L’enquête est en cours. Elle doit déterminer l’ampleur et la fraude et ses auteurs.