C’est une décision importante pour les riverains des Vergers de Fontorbe près de Lavaur. La justice vient de débouter l’industriel de sa plainte pour dénigrement contre 5 associations environnementales. 4 communes se sont dotées d’anémomètres pour surveiller le risque lié aux pesticides.
Les riverains des Vergers de Fontorbe près de Lavaur ont remporté deux victoires importantes. La justice vient de débouter les Vergers de Fontorbe de leur plainte pour dénigrement contre 5 associations environnementales. Le risque lié aux pesticides sera également surveillé de près
1 an de procédure
Tout a commencé en Mars 2022, la SCEA Fontorbe porte plainte pour dénigrement contre 5 associations environnementales, la Confédération paysanne du Tarn et une réalisatrice, suite à la diffusion du documentaire intitulé "On nous enfume : quand la pomme empoisonne notre vie". Le film dénonçait le risque lié aux pesticides lors de l’épandage des vergers.
Le Tribunal Judiciaire de Castres a rendu son jugement le 6 avril 2023 et "le juge a déclaré nulles toutes les assignations et a condamné la SCEA Domaine de Fontorbe à verser la somme de 1500 euros" a-t-on appris ce lundi 15 mai dans un communiqué envoyé par les 5 associations assignées en justice.
"C'est une belle victoire pour la liberté d'expression et la protection des riverains d’exploitations agricoles industrielles qui s’inquiètent pour leur santé et celle de leur environnement" ont déclaré ces associations. "C’est le sempiternel combat de David contre Goliath !"
De son côté, la SCEA Domaine de Fontorbe a exprimé sa volonté d’interjeter appel de l’ordonnance.
Un incident grave en 2021
Les riverains restent traumatisés par l’épisode des fumées provoquées par le Domaine de Fontorbe pour lutter contre le gel. C'était en avril 2021. Des nuages de fumées opaques s'étaient étendus sur plusieurs kilomètres à la ronde provoquant l’hospitalisation d’au moins 20 personnes, le déclenchement du plan blanc à l’hôpital de Lavaur, et la fermeture de la départementale D87 sur 5 km durant la matinée du 13 avril 2021.
A l'époque, peu de personnes avaient conscience de l’étendue de ces vergers, qui occupent pas moins de 325 hectares soit l’équivalent de près de 450 terrains de foot. Depuis les riverains ont créé un collectif pour lutter contre ces pratiques.
Epandages sous surveillance
Des riverains qui ont été entendus aussi par les collectivités locales sur cette question des pesticides. La mobilisation citoyenne est à l'origine d'une décision inédite : les communes d’Ambres, de Giroussens, de Labastide Saint-Georges et de Saint-Lieux-les-Lavaur ont décidé de se doter d’anémomètres connectés.
Ces dispositifs permettront d’attester de la puissance du vent auprès des autorités si des épandages avaient lieu au-delà des 19km/h. De quoi rassurer la population.