Depuis le samedi 20 mars, une étrange eau marron se déverse dans la Garonne, entre Toulouse et Blagnac (Haute-Garonne). Si Toulouse Métropole se montre rassurant, les associations s'inquiètent des répercussions sanitaires et environnementales. Ce sont des eaux usées qui sont déversées.
Les quelques passants et les sportifs interrogés sur les bords de la Garonne ne remarquent presque rien. Pourtant depuis ce samedi 20 mars, une légère odeur et une eau de couleur marron stagnent sur quelques mètres, au bord du fleuve, peu après le pont de Blagnac.
La faute à la rupture d'un collecteur
Habituellement, seules les eaux pluviales collectées dans l'agglomération toulousaine, sont déversées dans le fleuve à ce niveau-là. Pourtant, depuis plusieurs jours, ce sont des eaux usées, issues de la station d'épuration du Ginestous qui sortent de cette canalisation.
" Suite à une rupture d'un collecteur qui alimente la station d'épuration du Ginestous, on a été obligé de dévier les effluents d'eaux usées collectées sur Toulouse et le quartier des Minimes, dans ce collecteur d'eau pluvial, détaille Christophe Anselme, directeur technique chez Eau de Toulouse Métropole. Donc on rejette à la Garonne une partie des effluents d'eau usée ".
" Beaucoup d'habitants nous ont appelé car ils sont inquiets "
Pour limiter ce déversement indésirable, le service public, géré par la métropole met en place dans l'urgence une station de pompage provisoire à quelques centaines de mètres de la station d'épuration du Ginestous.
Christophe Anselme poursuit : " On est en train de rajouter une quatrième pompe et une ligne de refoulement supplémentaire pour aller jusqu’à la station d’épuration de Ginestous. Ces travaux devraient durer jusqu’à mardi, on sera ensuite en mesure d’éviter les rejets dans la Garonne."
Si le directeur technique d'Eau Toulouse Métropole se montre rassurant, les riverains, quant à eux, ne masquent pas leurs inquiétudes.
" Il y a un problème avec un collecteur depuis l'origine, depuis le début du mois de mars, explique Marcel Martin, président du collectif contre le plan Ginestous 2000. Beaucoup d'habitants nous ont appelé car ils sont inquiets. Ils ont raison de l'être parce que c'est un accident grave. Ce qui s'est passé est très grave puisque ce sinistre met en cause la biodiversité. "
Une réunion aura lieu ce vendredi
Sur la question de la dangerosité supposée du déversement de ces eaux usées dans la Garonne, Christophe Anselme tempère : " Ce que l’on rejette est assez faible en volume donc il y a une dilution immédiate et on ne déclasse pas la qualité de la Garonne avec ce rejet momentané. Il n'y a pas de vraie conséquence aujourd’hui sur la qualité de la Garonne ".
Ce vendredi 26 mars, une délégation notamment composée d'associations sera conviée à une réunion avec le bureau de la commission de surveillance du site. Marcel Martin sera du rendez-vous et espère avoir des réponses. " Nous avons beaucoup de questions à leur poser. Il faut que tous les collecteurs soient vérifiés, il faut que cet accident serve à quelque chose. Nous allons également demander que des études soient faites sur l'eau et sur la biodiversité. "