Monsieur Proff, enseigne l’anglais dans un collège à Toulouse (Haute-Garonne) mais s'il est connu, c'est grâce à ses clips sur les réseaux sociaux. Il se filme en cours et publie des vidéos éducatives et ludiques qui connaissent un succès impressionnant en France et même à l'étranger. De quoi révolutionner l'enseignement des langues.
Monsieur Proff, enseigne l’anglais dans un collège. Mais, s'il est connu, c'est grâce à ses clips sur les réseaux sociaux. Il se filme en cours et publie des vidéos éducatives et ludiques qui connaissent un succès impressionnant en France et même à l'étranger. Avec plus d'un million cent mille followers, il est devenu une star de la toile. De quoi révolutionner l'enseignement des langues. En vidéo, le reportage de Christine Ravier, Nathalie Fournis et Anne Amsili.
Salué avec respect et connivence
Quand il se promène dans Toulouse, Monsieur Proff est reconnu, salué avec respect et connivence ou même abordé avec chaleur par des collégiens, des lycéens, des étudiants et parfois des adultes qui lui doivent des progrès non négligeables en anglais et sans doute quelques fous rires.
Sur Instagram et TikTok, il poste depuis plus d’un an de courtes vidéos pédagogiques et vraiment drôles. Ce sont ses élèves qui lui ont donné l'idée. "Je ne m'y connaissais pas trop sur TikTok. J'ai fait des recherches et j'ai vu des profs américains qui faisaient ce que je fais maintenant. J'ai accroché à l'idée, j'ai adoré !", reconnaît-il avec un accent british-toulousain tout-à-fait "younique".
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"Quand j'ai vu le nombre de personnes qui ont regardé les premiers clips, je me suis dit : je peux cibler une autre audience. Eux aussi, ils peuvent apprendre parce qu'avant tout, on veut transmettre, c'est le plus important. De plus en plus d'élèves, de plus en plus de gens sont sur leurs portables, regardent des écrans... On lit moins, mais on peut apprendre quelque chose !".
Le succès arrive quasi instantanément : 1000 vues, puis des milliers. "J'étais content, c'est comme si je transmettais mes connaissances, mais par les réseaux. Quand on est enseignant, on ne fait pas ça pour l'argent, c'est une vraie passion ! C'est inné, je ne peux pas l'expliquer, j'adore ce que je fais à 100%".
Chamailleries
Sur les réseaux, ses clips truffés d'humour et de chamailleries avec ses élèves, percutent. En une minute ou à peine plus, il aborde un point de grammaire, fait découvrir un mot de vocabulaire, débusque un faux ami.
"Je fais cours normalement. La complicité que j'ai avec les élèves, je trouve que c'est très important. Instaurer cette confiance et trouver cet équilibre comme ça, ça leur permet de bien participer en cours. Je pense que les gens de l'extérieur aiment bien ce que je fais donc je continue. Pas uniquement pour mes élèves qui restent prioritaires, mais aussi les parents d'élèves et celles et ceux qui souhaitent débuter ou apprendre des choses en anglais".
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"Il nous permet d'avoir une nouvelle réflexion sur l'anglais, sur la grammaire et c'est vrai que ça nous donne envie d'apprendre un peu plus parce que généralement, on n'a pas envie d'apprendre avec des profs... Enfin les élèves en ont un peu marre des cours quelquefois, mais là c'est vrai qu'on prend plaisir", explique Eliott avec qui Monsieur Proff accepte volontiers de faire un selfie.
L'accent dans l'oreille
"ça nous permet de nous mettre un peu l'accent dans l'oreille, enchaine Adèle. Et puis, c'est vrai que ça nous montre d'autres façons d'enseigner et je trouve ça très intéressant. Il apporte du nouveau dans l'éducation".
Monsieur Proff est toujours salué avec respect dans la rue. La popularité ne le dérange pas. Il répond, jovial, aux demandes de selfies. Cette complicité qui s'instaure immédiatement le ravit. C'est pour lui une preuve que la transmission fonctionne, qu'apprendre peut être joyeux et même enthousiasmant.
"Même si l'on me proposait demain un milliard, je n'arrêterais pas. Ma grand-mère était enseignante, elle était maîtresse d'école. Je pense que je suis fait pour ce métier. Je ne changerai pas sauf si le Stade m'appelle..." tente-t-il avec cette malice qui fait craquer ses fans.
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Le Stade toulousain, c'est son autre passion. Monsieur Proff assiste à tous les matchs. Il est même ambassadeur du club et arbore des cravates aux couleurs des Rouges et Noirs. "J'adore le rugby. Pour moi, le stade, c'est le temple du rugby ! Je suis abonné, j'adore regarder les matchs et surtout le niveau auquel Toulouse joue, c'est un vrai plaisir d'assister à tous les matchs. C'est comme une deuxième maison pour moi ici !".
"J'ai deux amours"... Toulouse et le rugby
Les élèves de Monsieur Proff savent qu'il est aussi supporter de l'équipe d'Angleterre. "Ils peuvent me taquiner et surtout quand il y avait le Crunch, le fameux 53-10, ils ne m'ont pas raté ! Après, je dois avouer que je les ai taquinés aussi : j'ai porté le maillot d'Angleterre le vendredi, le match avait lieu le samedi. J'étais censé aller à ce match. Mais EasyJet a annulé le vol... Merci ! (rires) sinon j'aurais assisté à un massacre !".
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"Le lundi c'était rude... j'ai eu droit à plein de vannes. "Les Anglais sont des moutons !" etc. C'est dans la bienveillance !" conclut-il le regard pétillant.
Monsieur Proff se sent divisé car il a toute sa famille en Angleterre, mais il ne se voit pas vivre ailleurs qu'à Toulouse. Il est arrivé adolescent en France, à Lectoure. Il a enchaîné avec la fac Jean-Jaures, "une fac très très bien malgré la réputation qu'on lui fait parfois. Elle est géniale !". S’il soutient encore l’équipe d’Angleterre où réside toute sa famille, Toulouse est sa ville de cœur. "C'est un vrai régal d'être ici. C'est pas si grand, c'est pas si petit. On peut tout faire à pied. Et, aussi il y a le rugby !".
