Des millions de masques promis par les supermarchés sont arrivés dans les rayons ce 4 mai. Des masques très attendus par les clients venus très tôt pour s'en procurer avant le déconfinement.
Dans le cadre du plan de déconfinement dont le début est prévu le 11 mai, le port du masque devra être obligatoire dans certaines situations, dans les transports publics notamment. Pour que chacun puisse s'en procurer, et non plus les seuls soignants à qui ils étaient jusqu'à présent réservés, le gouvernement a autorisé la grande distribution à en vendre.
Ce lundi 4 mai, les premiers masques étaient donc disponibles à la vente soit en caisse, soit à l'accueil des magasins.
Des masques très attendus
A l'ouverture des grandes surfaces de la région toulousaine, les clients étaient nombreux à faire la queue pour se procurer les masques devenus introuvables.Il faut dire que les enseignes ont communiqué sur les millions de masques qu'elles avaient commandés afin de les mettre à disposition de leurs clients, des chiffres si importants que certains ont dénoncé des "stocks cachés".
Polémique sur le nombre de masques
Attaquée, la grande distribution s'est défendue ce week-end, le président des centres Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, jugeant cette polémique "nulle, puérile, stérile", tandis que son homologue de Système U, Dominique Schelcher, précisait que les commandes de masques dataient " d'après le 24 avril, jour de l'autorisation gouvernementale".Sur son blog, M. Leclerc a rappelé que "l'annonce de commandes très importantes par les enseignes visait à rassurer sur un risque de pénurie", disant vouloir "éviter un rush comme sur les pâtes" aux premiers jours du confinement.
Un prix "plafond"
Le gouvernement a précisé la semaine dernière que les masques chirurgicaux seraient vendus à 95 centimes d'euro l'unité maximum, mais qu'il n'y aurait pas de plafond pour ceux en tissu, sachant que leur utilisation diffère : les chirurgicaux sont à usage unique, tandis que les textiles sont lavables et donc réutilisables. Pour tous, la durée maximale d'utilisation recommandée est de quatre heures."Avec un masque chirurgical disons à 60 centimes d'euro, si on compte qu'il en faut trois par jour pour faire les choses correctement: pour quatre personnes, ça fait 7,20 euros par jour, donc on est à plus de 200 euros par mois", calcule le président de l'UFC-Que Choisir, Alain Bazot. Si on y ajoute le prix du gel hydroalcoolique, "c'est intenable", renchérit M. Bazot, sachant que le pouvoir d'achat a baissé pour de nombreuses familles en France, affectées par le chômage partiel.
Risque sanitaire
Sans compter le risque sanitaire: "les gens, au lieu d'utiliser un masque chirurgical que quatre heures, le garderont durant huit heures pour faire des économies".Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a répondu lundi que le gouvernement aiderait "bien évidemment les plus démunis". "L'Etat va prendre 50% du coût dépensé par une commune pour l'achat de masques", a-t-il souligné sur RMC/BFMTV, "une décision très importante" pour permettre "aux plus démunis (...) parmi les personnes qui ont le plus de difficultés (et) qui viennent voir leur municipalité, de pouvoir avoir des masques gratuitement".Le reportage de France 3 Occitanie :