A huit jours de la clôture du dépôt des parrainages, la course continue pour certains candidats à la présidentielle. Alors que Jean Castex a appelé les maires à se mobiliser, ils sont nombreux à rappeler leur libre-arbitre. C'est le cas de Paul-Marie Blanc en Haute-Garonne.
Le parrainage " n'est pas automatiquement synonyme de soutien politique." Cette phrase prononcée le 22 février par le Premier ministre, Jean Castex, a du mal à passer chez certains élus. A huit jours de la date limite du dépôt des parrainages (le 4 mars), la pression continue de monter, notamment pour les maires. Edile d’une commune de 3.000 habitants en Haute-Garonne, Paul-Marie Blanc a écrit une tribune questionnant à la fois le rôle des maires dans la campagne de 2022 et le système actuel de parrainage, jugé obsolète.
"Ce n'est pas de l'abstentionnisme, les maires sont libres"
Rendu public pour une question de transparence, le parrainage des maires fait débat. Pour sa part, le maire de Bérat (Haute-Garonne) a décidé de parrainer Yannick Jadot par " conviction personnelle", mais défend ses collègues qui refusent de parrainer. " Le problème viendrait des maires peu enclins à se mouiller . Ce n'est pas de l'abstentionnisme, les maires sont libres de ne pas parrainer de candidat. L'argument qui consiste à dire que le parrainage n'est pas un soutien ne tient pas. Aux prochaines élections municipales, nos électeurs vont se souvenir de notre parrainage."
Sur les 2.950 communes que comptent les Midi-Pyrénées, 729 maires ont apporté leur soutien à l’un des candidats déclarés à la présidentielle (chiffre du 24 février), soit 24,71% d'entre eux.
Le positionnement de certains maires est d'autant plus complexe que beaucoup sont élus dans des petites communes. 71% des communes françaises comptent moins de 1.000 habitants. " Ces maires se présentent sans étiquette et ont des conseils municipaux avec des sensibilités diverses", souligne Paul-Marie Blanc.
"Des candidats clivants"
A la date du 24 février, plusieurs candidats, "crédités d'importantes intentions de vote" (dixit Jean Castex), s'inquiètent de ne pas avoir récolté assez de parrainages. C'est le cas de Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), Marine Le Pen (Rassemblement National) ou Eric Zemmour (du mouvement Reconquête!). Pour le maire de Bérat, " on ne peut pas nous reprocher de ne pas les parrainer, ce sont des candidats clivants."
Au-delà des candidats, le système des 500 parrainages requis depuis 1976 ne conviendrait plus. " Il a été conçu pour éviter les candidatures fantaisistes. Désormais il s’essouffle et ne correspond plus à notre époque. Il aurait fallu le revoir plus tôt."
Le parrainage dans l'ex Midi-Pyrénées :
Au 24 février, 729 parrainages sont enregistrés dans l'ancienne région Midi-Pyrénées :
- Ariège : 95
- Aveyron : 64
- Gers : 112
- Haute-Garonne : 190
- Hautes-Pyrénées : 102
- Lot : 68
- Tarn : 76
- Tarn-et-Garonne : 22
Pour rappel, deux conditions permettent de valider une candidature à la présidentielle :
- La candidature doit disposer d'au moins de 500 parrainages conformes et validés
- Ces parrainages doivent être signés par des élus représentant au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer et moins d'un dixième des parrainages doivent provenir d'élus d'un même département ou d'une même collectivité d'outre-mer.
Comme l'inscription sur les listes électorales, la récolte des parrainages prend fin le 4 mars.