La "Tournée des possibles" de Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle de 2022, a fait étape à Rouen (Seine-Maritime) le lundi 21 février, sous la forme d'un meeting en plein air.
"Avec la Tournée des possibles, on veut investir la rue et faire des débats dans des lieux de passage, dans la cité. Et parfois c'est pas évident…"
Yannick Jadot ne croyait pas si bien dire ce lundi après-midi, face à la presse, dans une des salles de la brasserie Paul, alors que dehors, sur le parvis de la cathédrale de Rouen, son équipe de campagne et les militants EELV étaient en train de lutter contre de violentes rafales de vent.
Au lendemain de la tempête Franklin, les conditions climatiques ont bien failli faire annuler, et jusqu'au dernier moment, le meeting en plein air prévu à Rouen. Finalement c'est un peu après 18 heures, à la tombée de la nuit, sans estrade ni podium, avec une sono bien arrimée au sol, et autour d'une scène imaginaire que Yannick Jadot a pris la parole pour s'adresser au public présent, relayé en direct-vidéo sur les réseaux sociaux.
Economie circulaire
Arrivé à Rouen par le train, Yannick Jadot s'est rendu à pied près de la cathédrale pour, avant son meeting, une rencontre avec les représentants syndicaux de la papeterie UPM Chapelle Darblay. Une entreprise de retraitement de papier située à Grand-Couronne (Seine-Maritime) récemment fermée et en attente d'un repreneur.
Le candidat écologiste à l'élection présidentielle a ensuite déclaré défendre cette entreprise et vouloir une reprise de l'activité : "Nous soutenons ce modèle exemplaire, un modèle qui fait du recyclage ; c'est un modèle qui est totalement responsable, environnementalement, socialement ; un modèle ancré sur le territoire, qui a une histoire incroyable."
Evoquant la réindustrialisation, thème récurrent dans cette campagne présidentielle 2022, Yannick Jadot a expliqué à notre journaliste Magali Nicolin, que selon lui, "le problème c'est que ça fait des années que dans notre pays il n'y a plus de politique industrielle. On nous promet des technologies en 2040, en 2045, mais on abandonne les entreprises qui sont des entreprises de territoire, qui ont du sens et qui s'inscrivent dans cette perspective d'économie circulaire que tout le monde souhaite."
"Vive le vent"
Parmi les thèmes locaux, spécifiques à la Normandie, Yannick Jadot a rappelé la nécessité de développer les énergies renouvelables et notamment les éoliennes en mer. Un sujet de campagne sur le littoral normand, particulièrement au Tréport où le sujet divise.
Questionné sur l'énergie hydraulique, celle des barrages hydroélectriques mais aussi des nombreux moulins actuellement menacés de destruction (une autre énergie renouvelable souvent oubliée des débats), il a répondu défendre les rivières et la biodiversité. " Pas de barrages partout : il faut que nos rivières vivent".
"La Normandie a une incroyable face maritime et notre pays est très en retard sur l'éolien offshore. On a de l'eau, on a du soleil, on a de la biomasse : voilà des secteurs économiques qu'il faut développer et qui peuvent créer beaucoup, beaucoup plus d'emplois que le nucléaire. Et des emplois qui seraient créés demain et non pas dans 25 ans ! "
Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle 2022
Nucléaire
Sans surprise, le candidat écologiste n'est pas fan de l'énergie nucléaire et surtout des projets de nouveaux EPR. "Un réacteur EPR c'est pas d'emplois avant 2045. Quant aux centrales existantes, demain, on ne va pas fermer Penly, mais après avoir investi dans le renouvelable et créé de l'emploi, on fermera au fur et à mesure les centrales les plus anciennes."
"Si on veut servir l'emploi, si on veut servir le pouvoir d'achat, si on veut lutter contre le dérèglement climatique, c'est pas en investissant dans des réacteurs nucléaires qui sont des fiascos industriels et financiers - on le sait avec Flamanville - c'est d'investir massivement dans l'isolation des logements : c'est bon pour le pouvoir d'achat, ça crée des milliers d'emplois en Normandie, c'est d'investir massivement dans les énergies renouvelables."
Contournement de Rouen
Yannick Jadot, a repris logiquement la position des élus locaux EELV (Laetitia Sanchez, conseillère régionale de Normandie, Jean-Michel Bérégovoy, président du groupe écologiste au département de Seine-Maritime et Laura Slimani, co-présidente du groupe écologiste de la ville de Rouen)
Il a déclaré ne pas soutenir le projet de contournement Est de Rouen par une autoroute payante.