5 à 7% des enfants sont atteints de dyslexie ou de TDAH (troubles du déficit de l'attention et hyperactivité). Des troubles qui entrainent des difficultés dans leur scolarité et leur vie quotidienne. En Occitanie, la prise en charge des "dys", comme on les appelle se fait grâce à un guichet unique. Une expérimentation unique en France.
Dyslexie, Dyspraxie ou encore hyperactivité. Ces troubles du langage et de l'apprentissage sont aujourd'hui pris en charge à travers un guichet unique, de la détection jusqu'aux soins adaptés. L'expérimentation est menée en Occitanie.
Guichet unique
C'est une expérimentation que beaucoup de parents ont vu arriver d'un bon oeil dans 7 des 13 départements d'Occitanie. Depuis janvier 2021, l’association Occitadys, basée à Toulouse, mène une expérimentation inédite. Elle a été mandatée par l’Agence Régionale de Santé. L'objectif est d'assurer un diagnostic rapide et de faciliter l’accès aux soins pour les enfants âgés de 6 à 15 ans, souffrant de troubles du langage et de l'apprentissage, les "dys", comme on les appelle communément.
En 16 mois, pas moins de 4300 enfants ont bénéficié de ce dispositif. Pour la création de ce guichet unique, l'association Occitadys a formé quelques 200 médecins et conventionné pas moins de 1200 professionnels spécialisés. Quinze centres spécialisés ont été ouverts par l’association dans toute la région Occitanie.
Une prise en charge totale
Les dys souffrent de symtômes très particuliers : dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie ou huperactivité. Des troubles cognitifs qui entraînent des retards d'apprentissages et face auxquels les familles se sentent souvent bien seules. A ce jour, la filière est encore mal structurée. Seuls les bilans et rééducations orthophoniques et orthoptiques sont pris en charge par la sécurité sociale et les délais d'accès au soins sont très longs.
"La révolution qu’on a lancée, c’était de dire : il faut que les familles aient accès aux bilans sans dépenses de leur part", explique Thiebault-Noel Willig, le président d’Occitadys. A Toulouse, Le centre Eventail 31, qui voit passer des centaines d'enfants par an, leur offre désormais un parcours pris en charge à 100 %, des tests de détection aux soins spécifiques. L'assurance maladie couvre tout : les bilans, habituelllement non pris en charge, 35 séances d’ergothérapie ou de psychomotricité ou encore 10 séances avec un psychologue. Soit 2 000 euros en moyenne par enfant.
Rattraper le retard
Cette expérimentation révèle une prise de conscience du retard accumulé par la France en matière de prise en charge des troubles "dys". Dans l'hexagone, 5 à 7% des enfants en âge scolaire en souffrent et le diagnostic est trop souvent fait tardivement. L'association Occitadys organise régulièrement des conférences ou des ateliers de prévention.
"Si on peut gagner du temps dans le diagnostic et éviter la souffrance psychologique des enfants, c'est bénéfique pour tout le monde", explique Thiebault-Noel Willig.
Le bilan de cette expérimentation sera fait à la fin de l'année 2023. S'il est concluant, le dispositif pourrait être généralisé dans la plupart des départements en France.