Nouvelle colère des victimes de l'explosion de l'usine AZF : alors qu'elle a retransmis à Toulouse l'intégralité des audiences du procès en appel qui se déroulait à Paris, la justice n'a pas prévu de reconduire le dispositif pour le délibéré qui sera rendu le 31 octobre prochain.
Incompréhensible. Et injuste.
Trois associations de victimes de la catastrophe d'AZF, l'association de Familles endeuillées, l'association Plus jamais Ça ni ici ni ailleurs et l'association des Sinistrés du 21 septembre, viennent d'écrire à la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, pour s'insurger.
En effet, alors que la totalité des audiences du troisième procès AZF à la cour d'appel de Paris a été retransmise à Toulouse, il n'est pas prévu qu'il en soit de même le 31 octobre 2017, jour où ladite cour d'appel prononcera son arrêt.
Les centaines de victimes de l'explosion de l'usine chimique AZF qui ont suivi pendant plus de quatre mois les débats par vidéotransmission se voient donc prévu de l'issue de cette action judiciaire.
Dans leur courrier, les trois associations exigent la mise en oeuvre du dispositif : "Nous ne pouvons admettre que le délibéré du procès AZF se tienne sans les victimes qui attendent depuis 15 ans que justice soit rendue".
Il est vrai que la "délocalisation" de ce troisième procès à Paris (suite à une nouvelle loi sur les procès de catastrophes collectives) était déjà très mal passée auprès des victimes et des associations. Et de fait, les audiences parisiennes se sont déroulées dans une salle quasiment vidée de tout public, à l'exception de quelques parties civiles. La plupart d'entre elles ont suivi les débats depuis le centre des congrès Pierre-Baudis, dans des conditions sonores parfois difficiles.
"Nous ne pouvons admettre que la plus grande catastrophe industrielle en France avec 31 morts et des milliers de blessés, trois procès, soit une année d'audiences et de débats, se termine par une décision de justice réduite à un communiqué de l'AFP", écrivent encore les associations.
Il reste un peu plus d'un mois à la justice pour régler ce qui n'est peut-être qu'un problème de logistique mais une décision hautement symbolique pour les victimes de la plus grande catastrophe industrielle depuis la seconde guerre mondiale : 31 morts et des milliers de blessés à Toulouse.
Voir le reportage de Cécile Fréchinos et Thierry Villéger, de France 3 Occitanie :