Un couple d'habitants de Bouloc, la commune où vivait et a été tuée Patricia Bouchon, est venu témoigner à la barre, lundi 25 mars 2019. L'homme et la femme ont entendu des cris et les pleurs d'un homme, ce lundi 14 février 2011.
Ils vivent dans cette impasse de Bouloc où Patricia Bouchon a été tuée, le 14 février 2011.
Lui est ingénieur chez Airbus, elle est infirmière et ce matin de février, ils dorment, fenêtres ouvertes mais volets fermés.
A 4h30 environ, ils sont tous deux réveillés par un bruit. Elle croit entendre un cri de chats, "comme quand ils se battent, vous savez", explique-t-elle au président.
Lui précise qu'il pense s'agir d'un cri de femme. Ouvrant les volets, ils ne voient rien. Et surtout n'entendent plus rien.
Bien réveillés, ils discutent puis quelques minutes plus tard, cinq peut-être, ils entendent un homme sangloter. Fort. Et dire plusieurs fois : "Excuse-moi, excuse-moi...". Puis plus rien, à nouveau.
Les Schnedler pensent à une dispute de couple. Et ainsi qu'ils le disent à la barre, ils pensent même qu'il pourrait s'agir de leurs voisins.
Le temps d'envisager de prendre un café, ils entendent une voiture passer en trombe dans l'impasse. Mais sans avoir perçu de bruit de moteur au préalable.
Ce n'est que plus tard dans la journée du lundi que l'on retrouvera dans l'impasse un chouchou, des piercings et une boucle d'oreille de Patricia Bouchon, dont la disparition a été signalée par son mari tôt le matin.
Le témoignage des Schnedler est important : depuis l'ouverture du procès de Laurent Dejean, jugé pour le meurtre de Patricia Bouchon, de nombreux témoins sont venus dire que quand l'accusé s'emportait, il finissait très souvent par s'excuser. En répétant ses mots d'excuse...
Après cette journée d'audience particulièrement éprouvante pour la famille de Patricia Bouchon, le président a fait projeter des photos de la victime, à la demande du mari de cette dernière. Des clichés heureux, du couple mais aussi de la famille. Des bribes d'une vie passée, différentes de ces deux photos de Patricia Bouchon qui ont marqué l'affaire et que l'on a retrouvé partout, tout le temps, dans l'avis de recherche, dans les marches blanches, dans les articles de presse.
Un temps silencieux pour ne pas oublier que l'on parle ici de la mort violente d'une femme.
Demain, mardi 26 mars 2019, l'accusé sera pour la première fois de ce procès entendu - longuement. Sur tous les faits évoqués depuis le 14 mars. Une journée capitale...