Procès du meurtrier présumé de Patricia Bouchon : ces amis qui accablent Laurent Dejean

Ce mercredi 20 mars 2019, 5ème jour du procès devant la cour d'assises de Haute-Garonne de Laurent Dejean, poursuivi pour le meurtre de Patricia Bouchon en 2011, les proches de l'accusé sont appelés à la barre. Parmi eux, des amis qui attestent qu'il possédait une Clio blanche au moment des faits. 

Il appelle Laurent Dejean son "collègue". Mais en réalité, Jean-Luc de Biasi est un ami d'enfance de l'accusé. Né en 1979, il allait à l'école à Fronton avec lui.

Leur amitié a duré jusqu'au moment des faits, en 2011. "On faisait plein de choses ensemble", explique ce témoin particulier, le premier entendu dans ce procès à être proche de l'accusé. 
"On allait se balader partout, on allait à la pêche, aux champignons". Les deux hommes consomment ensemble cannabis et cocaïne. Selon Jean-Luc de Biasi, Laurent Dejean avait beaucoup d'amis mais il ne lui connaît pas de compagne, depuis sa séparation d'avec son ex-amie, séparation que le prévenu n'aurait pas "digéré".

Quelques jours avant la disparition de Patricia Bouchon, les deux hommes se fâchent. "On s'est embrouillé", explique Jean-Luc de Biasi. "Il était parti dans un délire. Il était venu chez moi à 5 heures du matin pour me taxer des cigarettes. Il a pété les plombs. Il était violent, agressif, il m'a insulté. Je ne l'avais jamais vu comme ça". Les amis se quittent et ne se reverront pas avant longtemps.

Fin 2013, le portrait-robot établi grâce au témoignage de Nicolas Gelis est diffusé. Jean-Luc de Biasi est très clair : "J'ai vu le portrait, j'ai vu Laurent". L'ami de Laurent Dejean réfléchit quelques jours, en parle à sa mère. Et décide de se rendre à la gendarmerie de Fronton. Son témoignage est d'abord recueilli anonymement, puis les enquêteurs viennent le chercher pour l'entendre. Il n'a aucune envie d'enfoncer son ami mais se soumet volontiers aux questions. 

Il évoque notamment la Clio blanche que possédait Laurent Dejean à l'époque. Il est formel : il l'a vue plusieurs fois, il est même monté dedans. Confronté au suspect, à deux reprises, il ne comprend pas son ami qui dit ne pas se souvenir d'avoir possédé un tel véhicule. "Il ne peut pas avoir oublié", explique-t-il à la barre. 

Fait plus troublant encore : cette habitude qu'avait Laurent Dejean d'acheter et de revendre des voitures, voire de les découper pour les emmener dans une entreprise de ferraille à Fronton où on le payait au poids. "Il découpait les voitures chez lui", détaille Jean-Luc de Biasi. "Je l'ai même fait une ou deux fois avec lui. Il les découpait à la hache ou à la débardeuse. Ensuite, on mettait la ferraille dans la Clio, dont les sièges arrières étaient baissés".

Il pense que Laurent Dejean s'est débarrasé de la Clio dans l'année 2011 mais ne sait plus à quel moment. 

Interrogé par la cour sur la connaissance des environs de Bouloc par Laurent Dejean, Jean-Luc de Biasi répond que Laurent Dejean connaissait les lieux comme sa poche, "il est né et a grandi ici". Le lieu où le corps de Patricia Bouchon a été retrouvé, un mois après sa disparition, une buse en contrebas de la "route des vins" à Villematier, "il pouvait le connaître".

Un autre ami d'enfance, non présent ce jour mais dont les dépositions sont lues par le président, est plus formel. "C'est sûr qu'il connaissait bien le secteur car on allait en boîte de nuit pas loin et on passait en mobylette sur cette route". 
Cyril G. est entendu une première fois en 2013. Ses déclarations vont dans le même sens que les autres : Laurent Dejean était "un brave type, pas bête mais une bombe à retardement".
Il lui connaît de nombreuses voitures, dont une Clio blanche de type commercial, sans sièges arrières. 
Laurent Dejean, dans une de ses crises, a agressé verbalement la mère de Cyril, pour lui réclamer des cigarettes. 

Confronté au portrait-robot, le jeune homme est catégorique : "Cela lui ressemble tout à fait". Etait-il du genre à pleurer et à s'excuser après ces emportements* : "C'est tout Laurent"...

Dans le box des accusés, Laurent Dejean se tient les bras croisés et paraît renfrogné. Il réagit très peu, à peine quelques signes d'exaspération parfois.
Sur le banc réservé à ses proches, il n'y a personne, depuis le début du procès...


* Cette question revient régulièrement car deux témoins ont entendu un homme pleurer et dire :"Excuse-moi, excuse-moi", le matin de la disparition de Patricia Bouchon , dans l'impasse où on a retrouvé des effets personnels de la joggeuse et une importante trace de sang.
 

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