Mardi 26 mars 2019, à la fin de journée d'audience consacrée à l'audition de Laurent Dejean et ses proches, un témoin inconnu des parties s'est présenté à la barre. Pour en repartir aussi vite.
Il y a parfois des surprises dans les procès d'assises, pourtant organisés à la minute près...
Celle-ci en était une et de taille, ce mardi 26 mars 2019, 9ème jour du procès de Laurent Dejean, poursuivi pour le meurtre de la joggeuse de Bouloc, Patricia Bouchon, tuée le 14 février 2011.
Alors que la journée consacrée à l'audition de Laurent Dejean et de sa famille s'achevait, le président appelait à la barre un dernier témoin. Non sans faire savoir qu'il ne savait pas de qui il s'agissait. Il interpelle les avocats de la défense, qui l'ont cité. On nous a fait savoir que cette personne savait des choses, répondent-ils.
Il est 17 heures quand le témoin fait son entrée dans la salle. Le président a déjà fait savoir qu'il ne pouvait l'interroger, ne sachant pas qui il est mais il ne peut se dérober à son devoir et lui demande, comme à tous les autres témoins, de décliner son identité et de prêter serment de dire toute la vérité.
Le témoin est une femme, de 66 ans. Qui réside à Paris. A la question du président (la même - strictement - qu'il pose à tous les témoins de cette affaire - : "Que pouvez-vous nous dire de cette affaire"), elle répond : "Je me suis informée sur internet".
Le président l'arrête immédiatement. Est-elle un témoin direct ? Connaît-elle l'accusé ? La victime ?
La réponse est non. "Je n'ai aucun lien avec l'affaire", affirme le (désormais) non-témoin. "Je ne connais personne dans l'affaire Patricia Bouchon". Et Brigitte P. n'a jamais mis les pieds à Bouloc.
Le président, visiblement agacé, lui fait comprendre que les choses vont donc s'arrêter là, même si madame Brigitte P. indique qu'elle a une "théorie" sur l'affaire. Qu'elle n'a pas manqué de partager. Comprenant la fin de non-recevoir, elle demande : "Donc, je n'ai rien à faire ici ?".
L'avocat de Christian Bouchon, maître Stéphane Juillard, n'a qu'une seule question : "Etes-vous l'auteur d'un blog sur l'affaire Bouchon ?". Elle acquiesce. Celui-là même qui incrimine le mari de la victime et relève de la diffamation ? "C'est mon opinion personnelle", tente de se justifier Brigitte P.
Avant de quitter la salle, quelques minutes seulement après son arrivée. Laissant un auditoire interloqué...