Procès du meurtrier présumé de Patricia Bouchon : la parole est à l'accusé

Mardi 26 mars 2019, 9ème jour du procès de Laurent Dejean, poursuivi pour le meurtre de la joggeuse de Bouloc, la cour d'assises de Haute-Garonne va longuement entendre l'accusé. Pour la première fois.

Depuis le 14 mars 2019, ainsi que l'a voulu le président de la cour d'assises, les jurés ont entendu tour à tour les enquêteurs, les témoins, les experts, la famille. Mais pas l'accusé.
C'est aujourd'hui, mardi 26 mars, que Laurent Dejean prend la parole.

"Beaucoup de choses ont été dites, monsieur Dejean", explique le président. "La décision ne sera faite que de tout ce qui a été dit". Avant de lui rappeler qu'il est quelqu'un de fragile, il invite Laurent Dejean à faire une déclaration spontanée.

"J'ai été choqué par la mort de Patricia Bouchon qui s'est faite assassiner", commence l'homme qui aura bientôt 40 ans. Laurent Dejean explique que quand il apprend la disparition de la joggeuse, il va chez sa mère pour lui dire de faire attention, un homme dangereux circule peut-être dans Bouloc. 

Il admet très vite ses problèmes psychiatriques mais se décrit comme quelqu'un d'honnête : "vulnérable, honnête et vaillant". Qu'a-t-il compris des huit jours d'audience qui ont précédé ? "Je suis un peu perdu avec toutes ces déclarations divergentes". 

Et de fait, Laurent Dejean est comme un enfant, debout dans le box des accusés. Il lève le doigt pour prendre la parole, il dit "d'accord" quand on lui fait une remarque, il compte sur ses doigts pour tenter de retrouver des dates. Ses propos sont parfois confus, il donne l'impression de fournir un gros effort pour dire ce qu'il a prévu d'exprimer.  

La Clio blanche ? Comme lors de la première journée d'audience où il a été brièvement entendu, il confirme. Il a bien eu une Clio blanche première génération, entre novembre 2010 et juin 2011. Il l'avait donc au moment de la mort de Patricia Bouchon, contrairement à ce qu'il a soutenu durant l'instruction.

Qu'en a-t-il fait et pourquoi s'en est-il débarrassé ? Les réponses manquent de clarté. La Clio n'avait pas de carte grise, il ne voulait plus rouler avec et l'a rendu au "gitan" du camp du Ginestous qui la lui avait vendue sept mois auparavant. Compliqué, commente le président, quand on sait qu'à Bouloc même, Laurent Dejean a les moyens de la démanteler et de la vendre au poids, ainsi qu'il l'a déjà fait par le passé. L'accusé maintient sa version. Mais mentionne tout de même avoir eu peur que les soupçons se tournent vers lui. Quand ? Avant ou après sa première audition, le 12 janvier 2012 ? Laurent Dejean ne sait plus.

Circulait-il de nuit, comme l'ont rapporté certains témoins ? "Pas quand je travaillais". Il est catégorique. "Je me levais à 6 heures, j'étais au boulot à 7h-7h10. C'était un rituel". 

La drogue ? Oui, il en prenait. Du cannabis, pour se détendre. De la cocaïne, pour tenir au boulot.

Les crises de colère sont elles aussi évoquées. Laurent Dejean les reconnaît mais précise : "Je m'en prenais au matériel, jamais aux personnes". 

Et de répéter, comme le premier jour : "Je suis en prison depuis quatre ans pour rien". 


 

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