En Occitanie, 50.000 demandeurs d’emploi sont handicapés, soit 10% de la demande globale. Pour viser le plein emploi de ces personnes, l'Agefiph accompagne les entreprises dans le recrutement et le maintien des collaborateurs handicapés.
13%. C’est le taux de chômage des personnes en situation de handicap sur le territoire occitan, contre 19% il y a trois ans. "C’est une baisse de six points, mais on ne peut pas s’en satisfaire puisque c’est deux fois plus que le taux de chômage tout public", explique Daniel Dias, délégué régional Occitanie de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées).
En Occitanie, 50.000 demandeurs d’emploi sont handicapés, ce qui représente 10% de la demande globale.
Améliorer le niveau de qualification
L’embauche, par les entreprises, des personnes en situation de handicap reste une problématique sur laquelle l’Agefiph se concentre. C’est d’ailleurs en ce sens que, le 10 janvier dernier, l’association a signé une "charte accessibilité" avec le centre de formation Afpa de Toulouse Balma.
Cette signature s’inscrit dans une double volonté d’insertion des personnes en situation de handicap. "D’abord, faire en sorte qu'elles accèdent à un niveau de qualification en phase avec la demande des entreprises, car elles sont moins qualifiées. Notre rôle est de les accompagner", détaille Daniel Dias. Aussi, pour lui, il est nécessaire que ce public puisse trouver sa place dans l’offre de formation de droit commun. "Il est très important d’agir sur la formation. Le principal frein dans l’inclusion de ce public, c’est l’inadéquation entre les besoins des entreprises et le profil des personnes en situation de handicap".
Lever les freins
L’autre frein au développement de l’emploi des personnes handicapées reste, encore, les préjugés et idées reçues, "même si ils tombent de plus en plus". Selon le nouveau baromètre Agefiph - Ifop sur la perception du handicap en emploi, réalisé auprès de 10.000 personnes, 67% des recruteurs estiment que l’embauche de personnes en situation de handicap est difficile.
Pourtant, Daniel Dias est ferme, "le public handicapé a des compétences de savoir-faire et savoir-être et est expérimenté". C’est dans ce contexte que l’Agefiph propose un accompagnement des entreprises pour leur démontrer que cela est possible. En insistant sur le fait que "dans plus de 80% des situations, aucune installation spécifique n’est nécessaire".
Le marché du travail sous tension, une opportunité pour l'Agefiph
Aujourd’hui, "le marché du travail est particulier et sous tension car les entreprises n’arrivent pas à recruter". D’après le délégué régional, les entreprises qui n’avaient pas encore franchi le cap commencent à se tourner vers le public handicapé. "Cette pression est une opportunité pour nous", explique-t-il.
L’association travaille désormais avec des secteurs où il n’y a pas de personnes en situation de handicap, et qui recrutent. Comme le numérique et le transport. "Nous menons des actions spécifiques pour former un maximum de personnes handicapées, avec une adaptation matérielle et organisationnelle."
Si on peut croire que le monde du transport n’est pas accessible au handicap, Daniel Dias montre l’inverse : "on est en capacité de proposer à une personne paraplégique d’être chauffeur poids lourd, en adaptant le véhicule".
Pour le délégué régional, "nous sommes dans une transition inclusive, avec une volonté politique forte. Mais elle n’est pas encore suffisante, il faut aller plus loin". Et l’une des conditions de réussite est la synergie de tous les acteurs pour atteindre le plein emploi. "D’ici 2027, on vise le plein emploi des personnes en situation de handicap."