Une lettre, attribuée aux dealers de drogue, a été affichée et distribuée dans plusieurs immeubles du quartier des Izards à Toulouse. Elle fixe par écrit les conditions que ces derniers entendent imposer aux riverains.
C'est un papier, écrit sur un ordinateur, truffé de fautes de français et imprimé pour affichage public : un courrier, attribué aux dealers qui "tiennent" plusieurs bâtiments du quartier des Izards au nord de Toulouse, a été affiché récemment dans les cages d'escalier et distribué aux habitants.
C'est La Dépêche du Midi qui a révélé son existence samedi 2 septembre. Lundi, 48 heures après cette publication, l'office HLM Toulouse Habitat, gestionnaire des immeubles concernés impasse des Faons, a levé tout doute sur l'existence de cette lettre, la qualifiant de "véridique".
Ce courrier, signé "La Direction" (SIC), menace de représailles tout habitant qui aurait la moindre relation avec la police et qui pourrait donc entraver "nos activités qui se passe dans le hall".
#FaitsDivers #Toulouse Traqués par les policiers, les trafiquants du quartier des Izards menacent les habitantshttps://t.co/0dWQeh1uay
— La Dépêche du Midi (@ladepechedumidi) September 2, 2017
Une source policière, confirmant également l'existence de ce "courrier", indique que cette information écrite est accompagnée de plusieurs actes de la part des dealers qui "occupent" l'espace public d'au moins deux immeubles dans ce quartier : corde pour entraver la porte d'entrée ou barrière dans les escaliers en cas d'intervention policière mais gênant l'accès à l'immeuble de ses propres habitants, ordre de "baisser les yeux" lorsque les habitants traversent les halls d'entrée, etc.
Le trafic de drogue gangrène depuis des années plusieurs quartiers de Toulouse. Il est souvent à l'origine des violents règlements de comptes à l'arme automatique qui ont fait une quinzaine de morts à Toulouse ces dernières années, notamment deux cet été, l'un se déroulant avec un scénario incroyable d'un tueur déguisé en burqa et cachant son arme dans une poussette.
Mais ce trafic est aussi (et surtout) une plaie pour les habitants de ces quartiers qui subissent une double peine : un sentiment d'abandon lié à un habitat parfois dégradé et la présence de groupes de dealers, organisés et parfois violents, qui imposent l'omerta et profèrent des menaces. Même par écrit.