"100% de présence en été, on fait quoi de nos enfants?" colère des policiers qui disent "non aux JO" dans ces conditions

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Treize syndicats de policiers appellent à une journée noire ce jeudi 18 janvier. Au cœur du conflit : la mobilisation générale des forces de l'ordre pendant les Jeux olympiques de Paris 2024. Le mouvement pourrait être très suivi. A Toulouse, un rassemblement à l'entrée de l'aéroport de Blagnac sera organisé demain à partir 10h.

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La police nationale prévoit une journée noire ce jeudi 18 janvier, y compris dans l'agglomération toulousaine. Les policiers ont prévu de se mobiliser toute la journée. Ne pouvant pas cesser leur activité, ils prévoient de se rassembler demain au rond-point de l'aéroport de Blagnac.

Une mobilisation qui tombe au moment où des agriculteurs ont prévu un nouveau blocage dans l'agglomération toulousaine. Après leur déception d'hier, les agriculteurs souhaitent en effet bloquer dès 14h l'A64 notamment, (autoroute entre Tarbes et Toulouse) et d'autres autoroutes ce fameux jeudi 18 janvier. 

Treize syndicats appellent à la grève

Un bloc syndical de treize syndicats de la police nationale (Unsa, Alliance, les syndicats des commissaires et des officiers) sur une vingtaine appelle leurs adhérents à se mobiliser pour faire entendre leur colère dans la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024. Leurs revendications concernent la mobilisation générale demandée par le ministère de l'Intérieur pendant la compétition sportive.

Dans une lettre adressée aux syndicats de police datant du 22 décembre 2023, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin appelle en effet à une mobilisation "exceptionnelle" des forces de l'ordre pendant les Jeux olympiques de Paris 2024 soit entre le 24 juillet et le 11 août prochain. Cette mobilisation concerne aussi bien la police que la gendarmerie, les préfectures comme l'administration centrale.

Plus de 30 000 policiers et gendarmes seront mobilisés

Le 25 octobre dernier, le ministre a détaillé les moyens déployés pour l'occasion. "Plus de 30 000 policiers et gendarmes seront mobilisés chaque jour pendant un gros mois", a-t-il annoncé devant les commissions des lois et des affaires culturelles du Sénat. Avec "35 000 forces de l'ordre" mobilisées le jour de la cérémonie d'ouverture.

20 000 agents de province pourraient être envoyés en renfort à Paris pour la période. "Pour nous, mobiliser des agents sans tenir compte des spécificités familiales et personnelles de chacun, c'est une ligne rouge", a déclaré Jérôme Moisant, secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP Police dans Le Point.

Un point de rupture

"Nous n'avons pas beaucoup de précisions quant au nombre de renforts, ni l'emploi de nos collègues lors des Jeux olympiques. Nous n'avons pas d'officialisation d'attribution de primes pour cet événement exceptionnel. Or pour nous, c'est exceptionnel", nous précise Grégory Hemous, secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance en Haute-Garonne.

Face à ce flou, un bloc constitué de treize syndicats, dont Alliance et Unsa Police, ont appelé à une journée de mobilisation le 18 janvier. "Toujours trop de flous, toujours trop d'incertitudes, toujours ce manque de reconnaissance sociale et financière", peut-on lire sur le tract.

Alliance police nationale alarme sur "la dégradation des conditions de travail des policiers". "Ce sont des policiers surexposés, sur employés, sursollicités. Le bleu voit rouge ! Le point de rupture est imminent", dans un communiqué intitulé "Jeux olympiques, les policiers dans l'arène".

"Malgré l'empilement des défis déjà énormes, on exige désormais des policiers des efforts supplémentaires pour les JO sans aucune contrepartie sérieuse et avec un manque de considération criante." Alliance demande notamment une prime JO pour tous.

Ils demandent des primes et paiements des heures supplémentaires

Parmi les revendications, les syndicats demandent donc des primes et le paiement d'heures supplémentaires, des garanties sur les conditions de travail, un respect du droit aux congés, mais aussi un accompagnement social, avec la prise en charge financière de leurs enfants pendant l'été.

Le problème c'est que l'on va être mobilisé à 100% pendant l'été. Quand il faut 100% de présence, on fait quoi de nos enfants?! Rien n'est prévu en juillet et en août pour les policiers qui ont des enfants. Cela veut dire colonies de vacances? Et qui va payer ce surcoût?

un policier toulousain

En effet les JO vont se dérouler en plein milieu des vacances scolaires, certains parents policiers vont rencontrer de grosses difficultés pour faire garder leurs enfants. Encore plus pour ceux qui sont en couple ou encore des agents divorcés, en garde alternés et soumis à des décisions de justice.

Laisser de la marge à certains

"Oui, les JO, c'est tous les 100 ans. Mais c'est parce que c'est tous les 100 ans que l'administration doit faire un effort pour que les policiers puissent avoir des solutions. Il faut laisser une marge à certains", toujours selon le communiqué de presse de ces syndicats.

Une colère qui s'ajoute à une autre liée à la réforme de la Police nationale. "Avec la départementalisation de la police judiciaire, nous passons sous l'autorité du Préfet. Cette réforme est en application depuis le 8 janvier mais on ne sait toujours pas où on va, on est dans l'impréparation alors que les Jeux olympiques arrivent dans quelques mois. Cette réforme est censée être opérationnelle en juin prochain mais sur le terrain beaucoup de policiers en doutent. On est dans l'incompréhension", rajoute un policier qui préfére rester anonyme. 

La situation est très tendue donc entre les policiers et leur ministère. Des syndicats de police qui ne sont pas unis puisque SGP Police FO, autre syndicat majoritaire chez les policiers, ne fait pas partie de cet appel à la mobilisation demain.

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