Dans une tribune, l'écrivain et chanteur toulousain, fondateur du groupe Zebda, raconte qu'adolescent il raillait Johnny avec ses copains mais achetait et écoutait ses albums en cachette.
"En cachette j’achetais ses albums, à Johnny, je bavais du «beau» cousu main. J’écoutais, agenouillé, une voix plus qu’un texte qui me dévastait, et repartais ailé. Oui, j’ai fait partie des «honteux» qui se croyaient une avant-garde et ne supportaient pas cette ombre venue de plus haut que tous les espoirs", révèle le Toulousain Magyd Cherfi dans une tribune publiée sur le site de Libération et que le chanteur et auteur reprend sur les réseaux sociaux.Il raconte qu'au coeur des années 80 avec ses copains, il raillait le chanteur, "son manque d’érudition, son vocabulaire étriqué". Mais qu'il était lui, le futur artiste, envouté par la voix de Johnny.
"Cette voix incarnait une détresse des bas-fonds et en même temps une lueur plus haute que les croix portées, écrit Magyd Cherfi. C’était une vibration qui détruisait les migraines, qui carapaçait les cœurs blessés. Elle redressait des corps fourbus et permettait qu’ils embauchent le matin dans les pires boulots, les tâches les plus ingrates.C’était une voix qui venait au secours de la nôtre. Qui la musclait les jours de colère".