Le ramassage des ordures à Toulouse a donc bien repris depuis le lundi 3 avril. Mais les opposants à la réforme des retraites ont désormais installé un barrage filtrant devant l'incinérateur du Mirail sur le site de Monlong, le plus grand de Toulouse. Hier Toulouse Métropole a saisi la justice. Elle a donné l'ordre de libérer le site sous 24h avant l'intervention de la police.
La lettre leur a été donnée en main propre par un huissier de justice sur leur piquet de grève ce mercredi 5 avril. Les opposants à la réforme des retraites, qui bloquent l'entrée de l'incinérateur du Mirail sur le site Monlong à Toulouse depuis lundi 3 avril, ont 24h pour quitter les lieux. Ils ont reçu un commandement de justice avant l'intervention des forces de l'ordre.
La justice ordonne aux manifestants de lever leur piquet de grève devant l'incinérateur
Depuis lundi, en effet entre 50 à 100 manifestants se relaient tous les matins devant le site pour empêcher le vidage des ordures ménagères de Toulouse Métropole. Les camions de l'agglomération toulousaine ne peuvent plus déverser leur cargaison. Ce blocage les oblige à aller à Bruguières ou Bessières pour vider leur chargement, ils mettent donc beaucoup plus de temps.
Une nouvelle action contre la réforme des retraites après avoir bloqué la collecte des déchets dans Toulouse la semaine dernière.
"Nous bloquons sans violence, ni dégradation et nous étions ouverts à la discussion"
Nous sommes surpris pas cet ordre de la justice. Hier encore nous étions encore en discussion avec les ressources humaines de Toulouse Métropole pour trouver des solutions suite à notre blocage. Nous menons une action sans dégradation, ni feu, ni violence, nous ne bloquons que les camions de l'agglomération mais tous les autres passent, y compris ceux qui arrivent de loin pour venir brûler leurs déchets. Mais pendant que nous parlions, Toulouse Métropole faisait une demande en référé auprès du tribunal de Toulouse, pour nous déloger. Nous étions dans un esprit d'ouverture mais nous allons nous durcir et voir quelles nouvelles actions nous allons mener.
Thomas Barby, secrétaire général de la CGT de Toulouse Métropole
Cette grève pourrait impacter la distribution de chauffage pour environ 20 000 Toulousains
Toulouse Métropole a en effet saisi la justice pour empêcher l'installation de piquets de grève devant l'incinérateur du Mirail. Elle estime que cette pratique est illégale et perturbe la collecte des ordures ménagères.
Dans un communiqué, elle précise que "23 camions n’ont pu décharger leur cargaison et ont été redirigés vers l’incinérateur de Bessières et les quais de transit des dépôts de Colomiers et Belberaud. Seuls 40% des collectes d’ordures ménagères prévues aujourd’hui dans plusieurs quartiers de Toulouse ont pu être réalisées et 70% à Blagnac".
Ces piquets de grève fragilisent l’accès à l’eau chaude et au chauffage de près de 20.000 habitants du Mirail et de Montaudran dont les installations sont alimentées par la chaleur issue de la combustion des ordures traitées par l’incinérateur du Mirail.
communiqué de presse de Toulouse Métropole du mardi 4 avril 2023
Une concertation avant de nouvelles actions
"Nous aurions pu trouver des solutions, poursuit Thomas Barby, secrétaire général de la CGT à Toulouse Métropole. Nous n'avons jamais voulu priver les toulousains de chauffage, la Métropole avait des solutions de secours, elle en a en cas de panne de l'incinérateur, mais ils ont préféré fermer la discussion et nous envoyer un huissier."
Pour le moment les manifestants ont prévu de se réunir cet après-midi pour savoir quelles suites ils vont donner à ce mouvement. "Nous allons en parler et décider démocratiquement, nous n'avons pas de 49.3 nous!, ironise Thomas Barby. Mais ce genre de réaction nous pousse à nous raidir".