Réchauffement climatique : "90 nuits tropicales par an", le phénomène alarmant qui risque d'arriver dans le sud de la France

Incendie, sécheresse, canicule, tempête … Depuis des mois, les catastrophes liées au réchauffement climatique s'enchaînent dans l'Hexagone. Si cela n'est qu'un avant-goût de la France de 2100, comment peut-on y faire face ? Le gouvernement a donné ce 23 mai le coup d'envoi de sa nouvelle stratégie.

S'adapter au réchauffement qui pourrait atteindre les 4 degrés, voilà l'objet de la consultation lancée ce 23 mai par l'exécutif, pour définir à quel scénario la France doit se préparer en matière de réchauffement climatique à la fin du siècle. 

Visiblement, l'objectif n'est plus d'éviter le pire, mais de s'y préparer. En effet, "il est proposé que la trajectoire de réchauffement soit basée sur l’hypothèse la plus pessimiste", souligne l'exécutif. Un scénario qui devrait avoir des conséquences partout en France, dont en Occitanie. 

Des canicules qui pourraient durer deux mois dans le sud

Les deux premières versions de ce plan, datant de 2011 et de 2018, ne prenaient en compte que l'hypothèse des objectifs de l'accord de Paris, visant à limiter le réchauffement de la planète en dessous de 2°C.

Mais l'année 2022, est la plus chaude jamais enregistrée en France depuis 1900, les récents événements extrêmes (incendie, sécheresse, tempête ...) montrent que les effets du changement climatique s'accélèrent.

Certaines zones particulièrement exposées (arc méditerranéen, couloir rhodanien, vallée de la Garonne) pourraient connaître jusqu'à 90 nuits tropicales par an.

La région Occitanie a été l’une des régions touchée par les trois vagues de chaleur successives entre juin et août 2022. 509 décès ont été enregistrés, soit une sur mortalité de 17%. 

"Cinq fois plus de sécheresse"

Dans le plan lancé par le gouvernement, il s'agirait de s’adapter progressivement à un niveau de réchauffement en France métropolitaine de 2°C en 2030, 2,7°C en 2050 et 4°C en 2100.

4 degrés ce n'est pas juste une petite soirée de printemps où vous n'avez pas besoin de pull, c'est 5 fois plus de sécheresse, 25 % d'enneigement en moins, la montée des eaux qui peut aller jusqu'à 1 mètre 20"

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, dans l'émission Quotidien

Le dernier rapport du Giec, a lui estimé en mars que le réchauffement climatique atteindrait la barre des 1,5°C au niveau mondial dès 2030-2035.

En Occitanie, les dégâts causés par la sécheresse se font déjà sentir. A Millas, par exemple, dans les Pyrénées-Orientales, la sécheresse est la plus importante depuis 60 ans. "Sur ce secteur, on a l'eau que quatre jours par mois et il faudrait qu'il y ait de l'eau tous les jours pour avoir de bonnes récoltes", détaillait en avril David Massot arboriculteur. Cette situation inquiète tous ses confrères.

Ce qui se passe dans les Pyrénées-Orientales présage de ce qui va se passer dans d'autres départements donc, non seulement c'est un sujet pour les producteurs de ce territoire, mais c'est évidemment un enjeu pour toute l'agriculture française

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA

Plus d'eau potable

Des bouleversements climatiques, aux conséquences graves. Souvenez-vous des témoignages, recueillis par les équipes de France 3, des habitants des quatre communes privées d’eau potable au mois dans les Pyrénées-Orientales.

Plus de 3 000 habitants concernés, comme à Bouleternère, où la mairie a distribué des bouteilles d’eau. La rivière à sec et le forage d’eau potable ont atteint un niveau trop bas pour continuer à être exploité. Un branchement provisoire a été fait sur un forage agricole, seulement pour deux mois, avec de l’eau non potable. Les communes comptent sur un nouveau forage d’ici l’été.

L’objectif du gouvernement est d’harmoniser les politiques d’adaptation à ce changement. Cela concerne notamment les infrastructures publiques, les réseaux d’eau qui vont devoir drainer des quantités plus importantes. Mais aussi les routes qu’il faut protéger à tout prix pour laisser passer les secours. 

2,3 milliards d'euros en plus par an 

Du côté des assurances, les dégâts pourraient augmenter de 30 % à horizon 2050. Des pertes de récoltes agricoles de 7,4 % pour le blé et de 9,5 % pour l'orge sont attendues. 

Face à cela, le gouvernement français, propose trois chantiers. Le premier visera à mettre à jour les différents référentiels sur lesquels s'appuient les autorités pour anticiper les effets du réchauffement. Le deuxième sera un plan d'accompagnement des collectivités locales tandis que le troisième lancera des études de vulnérabilité pour adapter l'activité économique.

La transition écologique pourrait-être financée, en partie, par les plus aisés ? Le gouvernement ne semble pas s'accorder sur la question. Bruno Lemaire excluait totalement cette hypothèse sur RTL le 23 mai, lorsque Christophe Béchu semblait ouvrir cette porte au micro de Franceinfo : 

"Les mesures d'adaptation à mettre en place dès aujourd'hui, quelle que soit la trajectoire d'adaptation fixée, représentent au minimum 2,3 milliards d'euros additionnels par an", prévient déjà l'éxécutif. 

(Avec AFP)

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