La sécheresse qui s'abat à l'heure actuelle en Occitanie ne touche pas que les agriculteurs ou les touristes. Si les restrictions d'eau se font de plus en plus nombreuses, elles concernent les Voies Navigables de France et donc le Canal du midi. La situation commence à devenir préoccupante. Il serait temps là-aussi de voir arriver la pluie.
Pour les bateaux aussi le manque d'eau se fait sentir. Sur le Canal du midi, il faut remonter à 2012 pour connaître une situation similaire. La situation n'est pas encore préoccupante mais la navigation est quelque peu perturbée.
Le groupage des bateaux pour franchir les écluses
La situation est quelque peu tendue sur le canal imaginé par Riquet. Pour que la navigation soit toujours possible, les Voies Navigables de France ont du faire face en utilisant l'eau des barrages réserves comme celles du lac de la Ganguise ou de Saint-Ferréol ou le bassin de Lampy.
Pierre-Paul Riquet a beau avoir prévu le manque d'eau lors de la construction de son ouvrage avec les barrages réservoirs spécifiques au grand sud, le niveau d'eau inquiétant fait que certaines mesures ont été prises. Par exemple le groupage des bateaux lors du passage des écluses. Désormais, VNF les fait passer 3 par 3 et simultanément dans les 2 sens.
Une économie conséquente car à chaque fois qu'un bateau franchit l'écluse, une partie de l'eau s'échappe vers l'océan Atlantique. Le regroupement des bateaux de plaisance pour le passage des écluses permet de limiter le nombre d’éclusées. Il est aussi possible d'abaisser le niveau d'eau sur le canal.
Selon VNF, l'utilisation un peu prématurée des réserves d'eau est inquiétante (notamment dans l'Aude) mais la situation n'est pas la plus préoccupante en France.
L'organisme de gestion préfère anticiper que de devoir subir une situation plus critique.
Une eau partagée
Face à la sécheresse, la navigation n'est évidemment pas prioritaire. Il y a d'abord l'alimentation en eau potable, subvenir aux besoins des animaux ou irriguer les cultures.
Sur le Canal du Midi et plus généralement sur celui des 2 mers qui parcours l'Occitanie et une partie de l'Aquitaine Canal latéral à la Garonne) 30 à 60% des volumes d’eau prélevés servent à l’irrigation et 12% à l’eau potable selon le site VNF. 30 à 50% de l’eau transitant par le canal sert à la navigation.
Quasiment chaque année, le groupage des bateaux est décrété mais cette année, ces mesures interviennent plus tôt que d'habitude. Pour l'instant, la navigation n'est pas remise en cause mais s'il ne pleut pas bientôt, des mesures plus contraignantes pourraient être prises. En ligne de mire, la date du 15 août qui prévoit la fin de l'irrigation viticole pour bon nombre d'AOC. Passé cette date, la situation devrait être moins tendue.
Preuve que l'eau est devenue un enjeu majeur avec le réchauffement climatique, le Syndicat Mixte d'Etudes et d'Aménagement de la Garonne (SMEAG) a installé une webcam sur le site du Bazacle à Toulouse. Il est aussi possible d'observer le niveau du fleuve, la température de l'eau et la part de soutien d'étiage dans les débits observés.