La période de sécheresse est installée et devrait durer d'après les prévisions de Météo France. Les niveaux des cours d'eau faiblissent. Conséquence : les préfectures prennent des arrêtés de plus en plus restrictifs notamment en Aveyron et dans le Tarn-et-Garonne. Le point dans les départements concernés.
Les masses d'air sèches et de plus en plus chaudes contribuent à un assèchement des rivières et des cours d'eau. Les préfectures prennent des mesures de plus en plus restrictives concernant les prélèvements à partir du réseau d'eau potable notamment.
AVEYRON : activation du niveau 2
En Aveyron, le niveau 2 est activé. Les restrictions suivantes s’appliquent à l’ensemble du département :
• interdiction de laver les véhicules à l'exception des stations professionnelles équipées d‘économiseurs d’eau, sauf pour les véhicules ayant une obligation réglementaire ou techniques et pour les organismes liés à la sécurité
• interdiction de procéder à la mise à niveau des piscines privées de 8h00 à 20h00
• interdiction de nettoyer ou d’arroser les terrasses, les sols extérieurs et les façades (à l’exception du nettoyage des places après les marchés)
• interdiction d‘arroser des pelouses, espaces verts publics et privés, jardins d’agrément, espaces sportifs de toute nature de 8h00 à 20h00 (les jardins potagers ne sont pas concernés)
• les activités industrielles et commerciales devront limiter au strict nécessaire leur consommation d’eau. Un registre de prélèvement devra être rempli hebdomadairement.
" Nous invitons l’ensemble des usagers à se rapprocher de leur commune pour se tenir informés de restrictions locales éventuellement plus fortes prises par la mairie" précise la préfecture de l'Aveyron qui mentionne qu' un renforcement des mesures de restriction est nécessaire pour les prélèvements directs dans les cours d’eau.
Ce renforcement concerne, dès le 23 juillet, l’Alzou qui passe au niveau de crise, la Diège, le Dourdou de Conques, l’Aveyron amont et médian, le Viaur bassin (Céor), le Rance ainsi que l’Hérault qui entrent en alerte renforcée, le Lot amont en alerte et l’Aveyron aval qui sont en vigilance. La préfecture rappelle que l’ensemble des mesures mises en œuvre sur les autres bassins restent en vigueur.
TARN-ET-GARONNE : le nord du département en alerte rouge
Le débit des cours d’eau s’effondre, y compris sur les grandes rivières . C'est le constat que fait la préfecture du Tarn-et-Garonne qui explique que l'évaporation et le réchauffement des cours d'eau dégradent la qualité des eaux.
" Nos grandes rivières, Garonne, Tarn et Aveyron, n’ont tenu jusqu’à aujourd’hui que grâce à des lâchers successifs, provenant des retenues et barrages en amont gérés par EDF, la Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne et les conseils départementaux du Tarn et du Tarn-et-Garonne, les premiers ayant commencé en mai dernier, explique la préfecture. Certains barrages commencent à se vider fortement, alors même qu’ils doivent permettre de tenir tout l’été pour l’ensemble des usages : agricoles, industriels, eau potable et aussi énergétiques".
Cette situation arrive très tôt dans la saison, précise encore la préfecture. Dans ce contexte, le tarissement des petits cours d’eau se poursuit sur la totalité du département : l’ensemble des cours d’eau non réalimentés sont en restriction de prélèvement, voire en interdiction totale. Dans un communiqué qu'elle publie sur son site, la préfecture précise les usages de l'eau pour les agriculteurs et pour les particuliers en orange (niveau 2) et rouge (niveau 3).
GERS : la vigilance sécheresse activée
Compte-tenu de l’évolution défavorable des conditions météorologiques et de l'état des ressources hydrologiques sur le bassin Adour Gersois, le préfet du Gers a placé, par arrêté préfectoral, le territoire en vigilance sécheresse conjointement avec la préfète des Landes.
" L’état de vigilance est une mesure d’anticipation. Il a pour vocation de sensibiliser l’ensemble du public et des usagers de l’eau (particuliers, collectivités, entreprises, agriculteurs..) à la situation actuelle de la ressource en eau et à la nécessité d'adopter de pratiques économes en eau", mentionne la préfecture qui appelle à " une utilisation raisonnée et économe de la ressource en eau". Les collectivités, les professionnels et l’ensemble des usagers sont ainsi invités à surveiller leur consommation en eau.
La préfecture rappelle, en outre, que les seuls prélèvements autorisés à usage d'irrigation sont ceux délivrés par l’administration. Elle incite les habitants du Gers à se renseigner sur les restrictions qui les concernent, commune par commune en activant à partir de son site, la connexion à une carte dédiée.
TARN : des restrictions totales de prélèvement d'eau
Dans le Tarn, la préfecture applique une restriction totale des prélèvements d'eau sur les bassins-versants de l’Agros, l’Assou, le Bagas, le Tescou avant la confluence avec le Tescounet, l’En Guibaud, le Bernazobre.
Dans le bassin-versant du Bernazobre, sont également interdits pour les communes d’Escoussent, Navès, et Saïx : le remplissage complet des piscines, le lavage des véhicules en dehors d’une station de lavage, le nettoyage des terrasses et des façades ne faisant pas l’objet de travaux, l’arrosage des pelouses et des espaces verts, le remplissage des piscines pour leur remise à niveau en journée et l’arrosage de jour des potagers.
Malgré des déstockages très importants depuis les retenues hydroélectriques de l’Ariège (représentant un tiers de l’eau de la Garonne à Toulouse), le débit de la Garonne à l’aval (à Lamagistère) est particulièrement bas.
Du fait du constat d'étiages précoces et intenses, les restrictions de prélèvements ont été renforcées sur les petits cours d’eau non réalimentés et non instrumentés du département, avec une interdiction totale à partir du 16 juillet 2022, y compris sur le Tescou. Les rivières connectées du canal de la Neste et aux canaux dérivés sont sous vigilance.
Les mesures applicables sont à consulter sur le site de la préfecture. Elles n’impliquent pas de restrictions mais une incitation forte de tous les usagers aux économies d’eau.
HAUTES-PYRENEES : vigilance sur l'Adour
La mesure "vigilance", premier niveau du plan de crise de gestion de l’étiage de l’Adour dans les Hautes-Pyrénées est activée.
Compte tenu de la situation météorologique et hydrologique dans le département, le préfet a pris un arrêté interdisant la pratique de l’irrigation par submersion. Il appelle les irrigants ainsi que l’ensemble des usagers à une gestion économe de l’eau.