L'agro climatologue montpelliérain Serge Zaka est l'un des invités du magazine Enquêtes de Région, diffusé ce mercredi 22 novembre à 23 heures sur France 3 Occitanie. Un numéro consacré aux solutions concrètes à trouver face au dérèglement climatique. Il nous explique comment l'agriculture et les paysages vont évoluer en Occitanie d'ici 2050.
Docteur en agro climatologie, le Montpelliérain Serge Zaka est célèbre pour son chapeau de cow-boy et ses prises de paroles sur les réseaux sociaux. Il est l'un des invités du magazine Enquêtes de Région consacré aux solutions face au dérèglement climatique, ce mercredi 22 novembre à 23 heures sur France 3 Occitanie.
A quoi ressembleront les paysages et l'agriculture en Occitanie dans moins de 30 ans ?
Voici les projections pour 2050 pour l'ancienne région Midi-Pyrénées :
4 questions à cet ingénieur agronome spécialiste des zones méditerranéennes.
Vous avez récemment fait part sur les réseaux sociaux de votre inquiétude pour notre agriculture en Occitanie, la situation est-elle vraiment grave ?
Nous avons un déséquilibre entre records de chaleur et records de froid. Plus de 2300 records de chaleur ont été battus en 2023, contre une trentaine de records de froid. Dans les records de chaleur, il y a des températures qui dépassent les optimums de croissance des végétaux, c'est-à-dire la limite qui entraîne une décroissance des végétaux (perte de feuilles, racines qui poussent moins vite, perte de rendement...).
L'Occitanie est une terre de maraîchages, d'élevages, de vignobles. A quoi ressembleront ces zones agricoles demain ?
Prenons l'exemple des paysages méditerranéens. Ils vont remonter progressivement vers Toulouse d'ici 2050. Cela concerne aussi l'agriculture. On aura des abricotiers, des oliviers, de la vigne, qui vont arriver peu à peu et remplacer certains champs comme par le tournesol ou le maïs.
Du côté des paysages de Montpellier, on aura (en 2050) quelque chose qui se rapprochera des steppes ou des savanes avec de nouvelles cultures, comme la pistache, la cacahuète, le pois chiche, le kaki, la grenade. Il s'agit d'un type d'agriculture qu'on retrouve plutôt en Espagne ou au nord de l'Afrique.
-Voici d'ailleurs nos projections de températures pour l'ancienne région Languedoc-Roussillon pour 2050-
Est-ce que ça signifie qu'il faut commencer à planter d'autres essences en Occitanie ?
Exactement. Si on plante maintenant un abricotier adapté au changement climatique, il va vivre jusqu'en 2050. En 2050, le climat sera complètement différent. C'est donc maintenant qu'il faut réfléchir à l'adaptation de l'arboriculture et de la vigne par exemple. Tout sera impacté : les transports, le conditionnement, la consommation, les échanges... Donc, c'est maintenant qu'il faut agir.
Les agriculteurs ont déjà commencé à s'adapter ?
Oui, ils font des essais sur le terrain. On a par exemple des productions de figues ou d'avocats qui se mettent en place dans les Pyrénées-Orientales. Mais on a beaucoup de retard dû aux politiques... Ce sont des essais qu'il faut piloter de façon politique à un niveau plus haut afin de développer une filière et une économie locale.
Dérèglement climatique, quelles solutions ? A voir dans le magazine Enquêtes de Région, diffusé mercredi 22 novembre à 23 heures sur France 3 Occitanie. Une émission qui s'intéresse aux solutions mises en place en Occitanie, en ville et à la campagne pour faire face aux vagues de chaleur à répétition et au manque d'eau.
