Reconnaissance faciale illégale par la police : "Qui a été filmé ? Dans quel but", des députés demandent des comptes

Suite à une enquête du média Disclose révélant l’utilisation illégale d’un logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance par la police, notamment en Haute-Garonne, plusieurs députés s'inquiètent et interpellent la direction départementale de la sécurité publique.

Le ministère de l’intérieur utiliserait illégalement un logiciel israélien de reconnaissance faciale depuis au moins six ans, en Haute-Garonne et dans quatre autres départements, selon une enquête de nos confrères de Disclose. En réaction, quatre députés LFI-NUPES ont envoyé un courrier au Directeur départemental de la sécurité publique de la Haute-Garonne demandant d’urgence des explications.

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« Nous n'avons jamais utilisé le logiciel Synopsis. Il n'est installé sur aucun ordinateur de notre service » a répondu le commissaire Patrick Léonard, patron de la Direction territoriale de police judiciaire de Toulouse, dans un article de La Dépêche du Midi. Mais il n’est pas simplement question de la police judiciaire dans cette enquête.

Quelles interrogations soulève ces révélations ? Nous avons interrogé Hadrien Clouet, l’un des députés LFI de Haute-Garonne ayant interpellé la direction de la sécurité publique.

France 3 Occitanie : Quelles sont les questions que pose cette enquête ?

Hadrien Clouet : "Les questions qu'amène l’utilisation illégale d’un logiciel permettant la reconnaissance faciale sont nombreuses : Qui a été filmé ? Dans quel but et à quelles fins ? Comment sont utilisées ces données ? Qui y a accès et où sont-elles hébergées ...?

Se pose aussi la question de la responsabilité. Nous ne mettons pas en cause les agents, nous voulons savoir qui, au plus haut niveau de l’Etat, a validé l’achat, l’utilisation et le déploiement de ce dispositif. "

France 3 Occitanie : Quelles sont vos inquiétudes concernant l’utilisation d’un logiciel de reconnaissance faciale

Hadrien Clouet : " Mes inquiétudes sont nombreuses. Tout d’abord, il est très inquiétant que des dispositifs soient utilisés par la police de notre pays sans cadre légal. Ces illégalismes sont récurrents et répétés depuis plusieurs années, cela pose donc aussi la question des organes de contrôles de la police. Et puis on apprend tout cela par la presse !

Il ne faut pas oublier qu’une fois stockée, on ne sait jamais l’usage qui pourra être fait plus tard de ce type de données. L’utilisation de ce logiciel veut dire que n’importe qui peut être suivi à partir des traits de son visage, en dehors de tout cadre légal. C’est intrinsèquement dangereux."

France 3 Occitanie : Qu’attendez-vous de la direction de la sécurité publique ?

Hadrien Clouet : " Nous espérons très rapidement des réponses claires et publiques. La base de la confiance entre la police et la population, c’est la clarté des missions qui sont conduites. Il y a aujourd’hui une méfiance grandissante de la part de la population face à l’impunité dont bénéficient certains policiers. En tant que parlementaires, il nous appartient de contrôler l’action de l’exécutif et la conformité de cette dernière à la loi. "

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