Réforme de la Police Judiciaire. Incompréhension des enquêteurs de Toulouse : "on ignore ce que l'on va devenir"

Une quarantaine de policiers de la Police Judiciaire se sont de nouveau rassemblés, ce lundi 6 mars 2023, à Toulouse (Haute-Garonne), contre la réforme de la police judiciaire, après la publication de la lettre de Gérald Darmanin aux policiers.

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Ce lundi 6 mars 2023, à midi, une quarantaine d'enquêteurs toulousains se sont réunis devant le commissariat central de Toulouse (Haute-Garonne) en opposition à la réforme de la police judiciaire voulue par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Aujourd'hui, ils sont rattachés à la Direction territoriale de la police judiciaire de Toulouse. Mais demain, si cette réforme se met en place, ils seraient placés sous le contrôle d'un Directeur départemental de la police nationale qui aurait la main mise sur tous les services.

Des inquiétudes face à l'avenir

Les enquêteurs sont "dans l'incompréhension et le questionnement". "On ignore ce que l'on va devenir", stipule Christophe, enquêteur à la police judiciaire de Toulouse et membre de l'ANPJ, l'Association nationale de la police judiciaire. 

Ça nous inquiète car la délinquance locale augmente

Laurent

enquêteur à la police judiciaire

Laurent, également enquêteur, renchérit : "Ça nous inquiète, car la délinquance locale, dans le Var ou à Nice, par exemple, augmente. C'est une zone proche de la frontière où règne le trafic", souffle ce dernier. 

"On est dans un territoire très criminologique, notamment le sud-est", alors, moins de compétences territoriales semble compliqué pour Christophe, inquiet de son avenir dans la police judiciaire. 

Moins de compétences et de budget

Ce qui inquiète ces enquêteurs : le manque de temps de travail sur les dossiers complexes du quotidien. "Il va y avoir une perte de compétences et des budgets moindres", regrette Christophe. Si les enquêteurs sont pour une réforme, ils contestent les conditions de sa mise en place et veulent que le moratoire proposé par le Sénat soit accepté. "Rien n'a changé depuis que l'on nous a présenté cette réforme. Gérald Darmanin va à l'encontre de l'avis des enquêteurs, des magistrats et des parlementaires", explique Laurent, le regard dans le vide. 

Pour obtenir ce moratoire, les enquêteurs en appellent maintenant au président de la République et à "toutes les personnes qui souhaiteraient nous écouter et particulièrement à l'exécutif. On veut montrer que l'on peut également apporter des idées, après tout, nous sommes enquêteurs", concluent les deux hommes qui comptent continuer à se mobiliser.

Cette réforme, déjà en place dans l'Hérault à titre expérimental, devrait être généralisée par le gouvernement à partir de début 2024

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