La radio associative toulousaine FMR se fait le relais des syndicats à Toulouse lors de chaque journée de mobilisation. Suivi des blocages, témoignages de manifestants et critiques du gouvernement. La station 89.1 ne cache pas son engagement contre la réforme des retraites.
C'est en train de devenir le rendez-vous de bon nombre de manifestants toulousains. A chaque journée de mobilisation ou presque, dès 7h du matin le petit studio de la radio FMR s'anime.
"Ces matins là on donne la parole à l'intersyndicale, explique Guillaume "Migosh", animateur sur la station depuis 16 ans. On fait le point sur les blocages, sur l'avancée des négociations. On entend tous ceux qui ont envie de s'exprimer, tous ceux qui subissent cette réforme."
Un canal direct entre syndicats et auditeurs
Pour cette émission, qui réunit en moyenne 7.000 auditeurs, tout est parti d'une rencontre, dans le cortège d'une manifestation, entre les équipes de la radio et des syndicalistes.
"C'est très important que les gens comprennent pourquoi on fait des actions de blocages, résume Yannick Téboul, représentante syndicale chez Sud. Quand ils vont au travail, en voiture, et qu'ils se retrouvent coincés, la radio c'est le meilleur moyen d'accès aux informations. On a un canal direct avec eux."
Et pour les équipes de FMR, plus habituées aux programmes culturels, ça fonctionne : "On a énormément d'appels d'auditeurs sur les blocages, qui témoignent de ce qu'ils font, ce qu'ils voient, de ce qu'on ne nous montre pas sur les médias mainstream."
Nos auditeurs n'ont pas envie d'aller regarder BFM ou CNews.
Guillaume "Migosh"animateur sur FMR
Car l'initiative vient surtout d'une défiance des médias traditionnels. "C'est très difficile aujourd'hui de trouver des émissions objectives qui laissent la parole aux militants, mais aussi aux syndicats", raconte Yannick Téboul. "Nos auditeurs n'ont pas envie d'aller regarder BFM ou CNews, ils en ont marre de voir les macronistes en plateau toute la journée", poursuit Migosh.
Être engagé, "un devoir"
Une émission engagée contre le gouvernement et sa réforme, et qui s'assume : "On n'a pas besoin de contrepoids, de débats, on est pas des journalistes", s'explique Migosh. "Chez FMR, on a tous une sensibilité de gauche, voire d'extrême gauche, poursuit-il. Être engagé, c'est pas seulement notre rôle, c'est un devoir."
De la promo dans les cortèges
L'émission profite des manifestations pour faire sa promo, et toucher un plus large public. Chaque veille de mobilisation, les membres du groupe "On arrête tout Toulouse", dont fait partie Yannick Téboul, placardent des affiches le long du parcours du cortège, pour faire connaître l'émission auprès de manifestants à la recherche "d'infos sur la manif, et de liberté d'expression".
Et la suite ? "On continuera d'ouvrir l'antenne aux syndicats tant qu'il le faudra, assure Migosh, qui suit de très près l'évolution de la mobilisation dans les rues. "Même quand la page des retraites sera tournée, si le besoin se fait ressentir, on continuera le combat".