Plusieurs appels à manifester ont été lancés ce lundi à Toulouse pour protester contre l'utilisation du 49.3 par le gouvernement dans la réforme des retraites. Une manifestation spontanée samedi soir avait donné lieu à quelques débordements dans la ville rose.
La CGT de Haute-Garonne a appelé les citoyens à se mobiliser à Toulouse ce lundi 2 mars contre l'utilisation par le gouvernement du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.
A 17 h 45, environ 200 personnes (CGT, FO, SUD) étaient présentes. Les forces de l'ordre ont interdit l'accès place Saint-Etienne devant la préfecture.
La circulation est totalement interrompue rue de Metz sauf pour les autobus qui passent au compte-gouttes.
Parmi les slogans on peut entendre : "le 49-3 on en veut pas", "la retraite elle est à qui ? Elle est à nous".
Vers 18h30, certains manifestants commençaient à se diriger vers la place du Capitole où un autre rassemblement était annoncé.
Le premier rendez-vous avait été fixé à 17h30 devant la préfecture de la ville rose.
Le Premier ministre, Edouard Philippe a engagé samedi devant l'Assemblée nationale la responsabilité du gouvernement pour faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites, via l'article 49-3 de la Constitution.
Au treizième jour d'échanges dans l'hémicycle, Edouard Philippe est monté à la tribune pour faire cette annonce surprise, afin de "mettre fin à cet épisode de non-débat" avec les oppositions et "permettre à la suite du processus législatif de s'engager", a-t-il déclaré sous les applaudissements de la majorité.
Dès cette annonce des appels à manifester ont été lancés et des rassemblements ont été organisés dans de nombreuses villes. Une mobilisation samedi soir à Toulouse a donné lieu à des débordements.
D'autres manifestations sont annoncées mardi 3 mars dans de nombreuses villes de France.
Ce jour là, les motions de censure de la droite et de la gauche contre le gouvernement seront débattues à l'Assemblée. La discussion commencera vers 17h30 à l'issue des questions au gouvernement dans l'hémicycle. Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958, à l'instar de celles déposées par la droite et la gauche sur la réforme des retraites, mais une seule a été adoptée, en 1962, qui avait fait chuter le gouvernement de Georges Pompidou.
Une motion peut être déposée de façon spontanée par les députés pour censurer la politique d'un gouvernement (art 49-2). Elle peut aussi être utilisée en réaction à l'engagement de la responsabilité du gouvernement sur un texte (art 49-3), comme ce samedi par le Premier ministre Edouard Philippe.
Aucune motion de censure déposée suite à un 49-3 n'a été adoptée depuis la naissance de la Ve République en 1958.
Le dépôt de deux motions de censure simultanées n'est pas sans précédent sous la Ve République, le dernier cas remontant à l'été 2018 lors de l'affaire Benalla.
En 1962, la motion de censure des opposants au projet d'élection du président de la République au suffrage universel est déposée par le centre, les socialistes et la droite non gaulliste. Elle est adoptée le vendredi 5 à 04H40 du matin par 280 députés sur 480.
Le 6 octobre, Georges Pompidou remet la démission de son gouvernement au général de Gaulle, qui le prie de rester provisoirement en fonction puis dissout l'Assemblée nationale.
Le "oui" à l'élection présidentielle au suffrage universel l'emporte largement lors d'un référendum le 28 octobre, et les gaullistes remportent les élections législatives un mois plus tard. Pompidou est alors confirmé à son poste par le président de la République.