Trois mois jour pour jour après les premières occupations de ronds-points, premier acte d'une révolte sociale qui a évolué sur la forme et sur le fond, le mouvement, qui s'est poursuivi ce dimanche en ex-région Midi-Pyrénées, persiste et cherche désormais à se renouveler.
Ce dimanche, sur le rond-point de Castelsarrasin, un groupe de gilets jaunes a organisé une "auberge espagnole". Chacun amène de quoi manger. Un moment de partage et de convivialité. Parmi eux, Mickael. Cet intérimaire de 35 ans est mobilisé depuis le début du mouvement. Son objectif aujourd'hui est de rassembler, loin des manifestations habituelles.
On n'a pas envie de faire la guerre pendant des semaines et des semaines. On attend que ça bouge, mais il n'y a toujours pas eu de réponse. Le but du jeu c'est de rassembler les gens, de montrer que tout se passe bien et que nous sommes bienveillants.
Baisse de la mobilisation
Après l'"acte 14" de samedi, des groupes de "gilets jaunes" de la région de Toulouse se sont donc retrouvés sur les ronds-points (Tarn-et-Garonne), mais également lors d'une manifestation de femmes au centre de Toulouse. Cette fois-ci, le rassemblement a eu moins de succès. Elles étaient une vingtaine à défiler, suivies de deux camions de CRS. Lucie est l'une des organisatrices. Elle explique cette baisse de la mobilisation.
Je pense qu'il faut que l'on communique plus via les réseaux sociaux. Mais il y a aussi, et surtout, la motivation, il ne faut rien lâcher.
Assemblées générales et perspectives du mouvement
A 15 heures, une Assemblée Générale débute à la salle Jean Mermoz de Toulouse, la sixième depuis le début du mouvement. Une centaine de gilets jaunes a débattu pendant plusieurs heures. Les points abordés sont divers et parmi eux, une question : quel sera l'avenir du mouvement ? Les manifestants ne comptent pas baisser les bras, comme l'explique Emmanuelle, "gilet jaune" de la première heure.
Cette AG est l'occasion de dresser un bilan de ce mouvement qui a déstabilisé l'executif, qui persiste mais s'essoufle, et cherche désormais à se renouveler.Le but du mouvement est que le gouvernement plie, qu'on fasse en sorte que nos revendications soient prises en compte réellement, et que l'on arrête de jouer avec nous. Nous continuerons d'être là et nous ne changerons pas notre façon de faire.
Voir le reportage d'Olivia Boisson, Eric Foissac et Laurent Meynier :