24 heures après les résultats du premier tour des Régionales, les négociations entre Carole Delga et Antoine Maurice, tête de liste EELV, étaient déjà enterrées. Ce mardi, le candidat vert a exprimé sa colère et son amertume face à l'attitude et "aux propositions insultantes" de la présidente PS.
Antoine Maurice a déploré ce mardi 22 juin "un climat de défiance et une fermeture totale" de la part de l'équipe de Carole Delga.
Avec 8,84% des voix au premier tour des élections régionales, le parti écologiste ne pouvait pas reconduire sa liste au second tour. Seule, une fusion avec ses désormais anciens amis de la majorité sortante aurait permis à la liste EELV d'être représentée à la Région pour 6 ans.
Un rassemblement avec la liste de Carole Delga semblait pourtant être engagé : « Avec EELV, ça ne sera pas une négociation, ça sera un travail en commun parce que nous avons été ensemble dans cette majorité et cela s’est bien passé. Ils connaissent mes méthodes de travail, mon intégrité, ma constance, ma clarté » a déclaré la présidente sortante sur le plateau de France 3 Occitanie, en direct dimanche soir, après l'annonce des résultats.
Mais lundi, le discours était tout autre.
Colère verte ! et divorce consommé ?
Or, les discussions se sont arrêtées nettes lundi 21 juin. "Nous avons appris par la presse le choix de Carole Delga de déposer sa liste et de mettre fin à toutes négocations avec nous", annonce Antoine Maurice résigné.
Le candidat du parti écologiste a publié un communiqué dans lequel il exprime ses regrets face à ce refus de fusion de la liste L'Occitanie en commun qui elle a atteint 39,57% des voix.
Déclaration d'@AntoineMAURICE suite à la suspension des négociations par les équipes de @CaroleDelga pic.twitter.com/OTeMB4bJMK
— L'Occitanie naturellement (@OcNaturellement) June 21, 2021
Antoine Maurice a exposé les désaccords "actés" entre les deux partis. Et ils sont nombreux.
Avec obstination, l'équipe de Carole Delga a refusé de prendre le moindre engagement concret et ferme en faveur de la transition écologique [...]. Nous avons principalement acté nos désaccords sur des grands projets comme nous l’avons vu tout au long de cette campagne : le projet d’extension de Port-la-Nouvelle, le projet LGV Bordeaux-Toulouse, le projet d’autoroute Toulouse-Castres, le financement de vol low-cost dans les aéroports secondaires, la chasse, la corrida…
Selon lui, Carole Delga aurait proposé aux écologistes 6 sièges dans l'hémicycle, alors qu'il estimait que 18 places devaient revenir à son parti, compte tenu des résultats du vote. Antoine Maurice a confié également qu'une place en tant que vice-président lui aurait été réservée. Une "proposition insultante"qu'il a refusé.
Il se défend : "Je suis là pour porter des idées et les mettre en oeuvre. Une représentation minimum n’a pas eu lieu, donc ce n’est pas la proposition d’une vice-présidence pour un homme qui va permettre de m’assurer que les actions menées demain dans cette région répondront aux urgences climatiques.".
Aucun appel au vote
Alors qu'Antoine Maurice souhaitait pouvoir participer au "rassemblement de la gauche et des écologistes", il appelle les "citoyens et citoyennes à se mobiliser à l'occasion des élections départementales en faveur des écologistes" au second tour dans les différents départements d'Occitanie.
En revanche, en ce qui concerne le second tour des élections régionales, le candidat écologiste ne souhaite pas donner de consignes de vote à ses électeurs. « J’ai toujours pensé que les électeurs sont libres. Ils savent pour quelles valeurs voter. Ils seront largement à même de choisir le projet qui est le plus proche des valeurs que nous avons portées au premier tour des élections régionales en tant qu’écologiste ».
Au soir du premier tour, Carole Delga avait également affirmé sur notre plateau ne pas vouloir s'associer avec la liste de La France Insoumise. La présidente sortante a été très ferme : « Je ne travaillerai pas, je ne négocierai pas avec LFI. Je n’ai qu’une parole. Je suis une femme solide et une présidente de Région de parole. J’ai un projet qui n’est pas compatible avec les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon ».