LREM se défend d’être uniquement un outil politique au service du président de la République. Le mouvement, accompagné de ses partenaires, affirme donc poursuivre son « marathon pour s’ancrer régionalement » d’une élection à l’autre.
Rien de mieux que des élections locales pour porter le message : En Marche, et ses partenaires, veulent aussi changer la politique localement. Et pour cela, il faut faire élire un maximum de ses candidats.
En Haute-Garonne 14 candidats sur 54 possibles
Ce vendredi matin, une visioconférence est organisée pour présenter les 7 binômes qui concourront aux élections départementales en Haute-Garonne. « Nous sommes là pour présenter un projet pour une véritable alternative au PS » martèle d’entrée Alice Dausse, référente départementale de LREM 31.
Le délégué départemental du Modem, Laurent Esquenet, pointe, lui, "un pouvoir installé depuis 80 ans" et « une confiscation de la gestion » du département à laquelle il faut mettre un terme. Enfin François Chollet, référent d’AGIR en Haute-Garonne « soutient les conditions d’union » qui vont « défier l’hégémonie socialiste et les extrêmes ».
D’autres configurations ou binômes sont également établis avec LR
Mais en ramenant l’intention à la simple réalité des chiffres, le calcul électoral est rapidement fait : on ne peut pas viser la majorité en présentant seulement 14 candidats pour les 54 sièges que regroupent l’hémicycle. Alice Dausse rétorque que LREM ne s’aligne pas simplement avec les candidats présentés ce jour. Et Jean-Luc Lagleize, député Modem de préciser que « d’autres configurations ou binômes sont également établis avec LR ».
Et certains de se remémorer l’union qui avait permis à Jean-Luc Moudenc (LR) de conserver la mairie de Toulouse ainsi que la métropole après s’être adjoint le soutien d’En Marche. Cela n’avait alors pas empêché Jean-Luc Lagleize, élu Modem-Majorité Présidentielle, de présenter une liste face à lui.
« Si tous nos candidats sont élus, nous sommes en mesure de changer les choses » assure-t-il aujourd’hui sur ces départementales, en comptant sur l’union de toutes les forces de droite et du centre.
Même si l’alternative n’est pas pour aujourd’hui, elle sera pour demain
« Aujourd’hui, il n’y a pas d’opposition dans le Conseil Départemental de Haute-Garonne » assène Monique Iborra. « Si nous arrivons à faire élire certains de nos candidats, il y aura au moins un semblant de démocratie » insiste la député LREM. « Sur leurs cantons, nos éventuels élus ne seraient plus directement dépendants du président. Même si l’alternative n’est pas pour aujourd’hui, elle sera pour demain » explique celle qui coordonne ces élections pour EM.
Union obligatoire
« Il y a six ans, 23 cantons sur 27 sont allés au PS » rappelle Pierre Médevielle. « On en a perdu une quinzaine notamment à cause de triangulaires avec le FN » précise le sénateur UDF. Pour lui, il faut une véritable union des Républicains et des forces centristes.
« Nos candidats n’ont pas d’ancrage local » reconnaît Monique Iborra. « La plupart du temps, ce sont des maires ou des élus qui se présentent aux départementales. La véritable alternative vient du fait de ce que nos candidats proposent et leur large ouverture à la société civile » veut croire la parlementaire LREM.
« C’est plus un marathon qu’une course d’étape que cet ancrage régional que nous cherchons » resitue Alice Dausse. « Nous avons la volonté de travailler avec tous les élus de notre sensibilité ».
Stratégies variables d’une campagne ou d’un territoire à l’autre
Mais ce qui est possible en Haute-Garonne ne l’est pas forcément ailleurs ou sur un autre type d’élections. Pour les régionales par exemple, Jean-Luc Moudenc (LR) a décidé de soutenir le candidat de son parti, Aurélien Pradié, face notamment à une liste Majorité Présidentielle et Divers emmenée par Vincent Terrail-Novès.
« Je n’appartiens à aucun parti » précise ce dernier. « Alors que je m’apprêtais à me lancer dans la campagne, le mouvement de la majorité, lui, allait investir un de ses députés » raconte le maire de Balma. « Puis, ils ont finalement voulu élargir avec un candidat pas forcément de chez eux, au profil de maire, plutôt sur un second mandat, donc bien implanté ».
Au-delà des partis
Sur sa liste, des Marcheurs et des Modem, bien entendu, mais pas seulement. « Il y a aussi des anciens LR mais encore des anciens PS. D’après ce que j’ai découvert de ce mouvement auquel je n’appartiens pas, c’est que les gens s’y situent au-delà des partis » analyse Vincent Terrail-Novès.
De quoi laisser à En Marche de grandes marges de manœuvres pour nouer des accords à géométrie variable d’un territoire à l’autre, à condition d’y poursuivre son ancrage.