À quelques semaines des régionales, le président sortant LR de la région PACA, Renaud Muselier, vient de se voir retirer l’investiture par son parti, à cause du retrait de la liste LREM en sa faveur. Le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, dénonce cette décision sur les réseaux sociaux.
« Paris n’est pas la France ! », écrit le maire de Toulouse sur sa page Facebook, pour dénoncer « une erreur de jugement » de la part de son parti, Les Républicains, qui vient de retirer l’investiture au président sortant de la région PACA.
Ce dimanche 2 mai, le patron des Républicains Christian Jacob a annoncé que Renaud Muselier « ne pourra pas bénéficier de l'investiture LR » après le retrait, à son profit, de la liste LREM pour les élections régionales de juin. « Le premier tour doit être celui de la clarté et de la fidélité à ses convictions, ses engagements et ses alliés naturels », a commenté Christian Jacob dans un communiqué, dénonçant « des petites manoeuvres électorales en PACA ».
Après l’annonce des petites manœuvres électorales en PACA par @JeanCASTEX, @RenaudMuselier, conformément aux règles @lesRepublicains qui imposent qu’il n’y ait aucun accord de 1e tour avec @enmarchefr, ne pourra pas bénéficier de l’investiture LR.
— Christian JACOB (@ChJacob77) May 2, 2021
?️ Mon communiqué ⤵️ pic.twitter.com/CAbvWSQtJN
"De quoi pousser nos sympathisants dans les bras du RN "
« Je crois que c’est une erreur de jugement pour trois raisons », a rapidement réagit Jean-Luc Moudenc. « En premier lieu, il faut voir dans le choix de Renaud sa capacité à rassembler largement […] » a commenté le maire de la Ville rose sur les réseaux sociaux.
En deuxième lieu, j’y vois une erreur stratégique majeure. Dans une région où le risque d’une victoire de l’ex-Front national est fort, LR envoie un message aussi négatif qu’infondé aux électeurs : Renaud ne serait plus de Droite et du Centre droit. De quoi jeter bon nombre de sympathisants LR de PACA dans les bras du Rassemblement national !
En troisième lieu, le maire de Toulouse dénonce « une erreur de principe », estimant que « les stratégies présidentielles des appareils politiques nationaux, décidées à Paris, ne doivent pas interférer dans notre boulot d’élus locaux. C’est notre rôle de rassembler largement. Et cela ne signifie pas que nous renonçons aux valeurs de la famille de pensée à laquelle nous appartenons ! ».
Aurélien Pradié, secrétaire général des Républicains, salue quant à lui la décision de son parti. Le tête de liste LR en Occitanie a commenté :
En Occitanie, nous montrons l’exemple […] Aucune alliance opportuniste. Aucune courte échelle, ni aux macronistes qui ont abîmé la France, ni aux énergumènes RN.
En Occitanie nous montrerons l’exemple. Je l’ai dit depuis le premier jour, je le tiendrai jusqu’au dernier. Aucune alliance opportuniste. Aucune courte échelle, ni aux macronistes qui ont abîmé la France ni aux énergumènes RN. Le courage est là. Être clair et ouvrir un chemin.
— Aurélien Pradié (@AurelienPradie) May 2, 2021
En milieu de semaine, Renaud Muselier avait d'abord refusé par avance tout "accord d’appareil" avec LREM. Mais c'est bien ce que lui a proposé le Premier ministre ce dimanche 2 mai, en estimant que cette "union" irait même "bien au-delà d'accords d'appareils" : "C'est un exemple de la recomposition politique", a insisté Jean Castex, en lançant un pavé dans une mare LR très divisée sur cette idée d'une alliance entre les deux partis pour les élections régionales des 20 et 27 juin.