Montauban, Moissac, Toulouse, Montpellier. Depuis plusieurs semaines, plusieurs mobilisations en Occitanie au sein des services d'Urgences de la Région dénoncent leur manque de recrutement et de moyens matériels. La nomination, lundi 4 juillet, de François Braun comme ministre de la Santé est un "casus belli" par ce personnel de santé en grève.
De primes abords, François Braun, nommé ministre de la Santé au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne, a tout pour plaire au personnel de santé qui se bat depuis plusieurs semaines contre la fermeture des services d'Urgences en Occitanie : médecin-urgentiste, chef des urgences du centre hospitalier régional (CHR) de Metz-Thionville, président de l'association Samu-Urgences (premier syndicat d'urgentistes de France), rapporteur de la "mission flash" pour résoudre les maux estivaux de l’hôpital. Et pourtant, les soignants en grève ou mobilisés vivent cette nomination comme une provocation.
"Les conclusions du rapport dont il avait la charge souhaitent avant tout réduire l'accès aux Urgences et passer obligatoirement par le 15 avant de se déplacer et de les fermer durant la nuit constate Christel Quris, militante CGT du CH de Montauban, où les urgences sont régulées depuis le 1er juillet. Ces préconisations sont une manière d'éloigner la population d'une offre de soin de qualité. Et on va compter les morts dans pas longtemps."
"Une politique libérale de la politique de santé"
Un point de vue partagé par Arnaud Sevin, représentant CGT au Centre Hospitalier Ariège Couserans (CHAC) qui attend de savoir si les Urgences fermeront durant l'été : "ces préconisations sont une vaste fumisterie qui répond aux besoins d'une caste au sein des services hospitaliers, en l'occurrence les médecins intérimaires. On nomme un médecin à la tête du ministère qui préconise une politique libérale de la politique de santé. Pour moi, c'est le signe que l'on souhaite amplifier la casse du service public pour accélérer la privatisation de notre système de santé."
"Pour nous, cette nomination est une véritable provocation", a réagi sur franceinfo, lundi 4 juillet, Christophe Prudhomme, urgentiste et porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). "Comment pouvons-nous avoir confiance dans ce monsieur ? Les propositions qui sont faites par François Braun sont catastrophiques. C'est une rupture du service public. Il explique qu'on peut fermer les urgences la nuit. Monsieur Braun ne représente pas les urgentistes. Cela va être un adversaire, il faut être clair."
Lundi 4 juillet, pour la cinquième semaine d'affilée, le personnel des urgences du CHU de Toulouse était appelé à faire grève pour dénoncer le manque d'effectifs au sein des services de Purpan et Rangueil.