Grève : "On fait tout pour que rien de grave n'arrive aux patients mais on ne peut pas le garantir" alerte un professeur des urgences du CHU de Toulouse

Depuis cinq semaines, les urgences du CHU de Toulouse sont en grève. Seules les urgences vitales sont traitées. Mais à l' approche de l'été et des grandes vacances, l'inquiétude grandit pour le personnel, qui peine, de plus en plus, à assurer un service minimum.

Cela fait déjà cinq semaines que ça dure. Les urgences du CHU de Toulouse sont en grève et ne prennent en charge que les urgences vitales. Les autres patients sont renvoyés vers les autres urgences de la ville et notamment les cliniques privées. Mais la situation s'éternise. Les grévistes estiment que leur revendication et leur demande de personnel supplémentaire ne sont pas écoutées.

Un cri d'alerte

Pendant ce temps, la communauté médicale du CHU de Toulouse exprime, ce samedi 2 juillet via un communiqué de presse, sa "plus vive inquiétude quant aux risques médicaux engendrés pour la population toulousaine redevable d’un accueil urgent mais aussi pour les autres malades, du fait des déprogrammations inévitables qu’entraine cette situation".

Pour illustrer cette "inquiétude", la professeure Fati Nourhashemi, également présidente de la commission médicale de l'établissement, évoque une situation inédite. "C'est la première fois que l'on fait face à une absence de service minimum garanti. Des agents intérimaires et des personnels en heures supplémentaires sont missionnés mais on n'est pas assez pour s'occuper convenablement des patients". 

Les patients sont en danger.

Professeure Fati Nourhashemi

Depuis le déclenchement de la grève, les infirmiers et l'ensemble du personnel soignant se retrouve contraint de chambouler ses habitudes. Mais tous travaillent avec la crainte que le plus grave se produise. "La plus grosse crainte c'est la perte de chance pour les personnes hospitalisées, détaille la soignante. On fait tout pour que ça n'arrive pas mais on ne peut pas le garantir. En plus de ceux que l'on ne peut pas recevoir, on doit aussi fluidifier nos services et donc déprogrammer des interventions. Quelqu'un qui a un cancer par exemple voit les qualités d'accueil se dégrader".

Pour cette professeure, la situation devient de plus en plus critique au fil des semaines. Si elle explique comprendre les revendications de ses collègues grévistes et ne souhaite pas les pointer du doigt, elle en appelle à la "responsabilité". "Il est nécessaire que chacun reprenne conscience que nous sommes là pour soigner des patients" implore-t-elle.

La "responsabilité" des soignants en question

Après trois semaines de grève, la direction s'était montré ouverte quant à la mise en place de certaines revendications. Le bras de fer, entre syndicats et direction se poursuit néanmoins.

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