Rentrée scolaire. Visite du ministre de l'Éducation nationale à Toulouse : les enseignants attendent un geste fort

Pap N'Diaye a choisi la Haute-Garonne pour faire sa rentrée 2022. Le tout nouveau ministre de l'Éducation nationale est en déplacement ce jeudi et ce vendredi 2 septembre. Une visite qui intervient dans un contexte difficile avec une pénurie d'enseignants.

Le ministre de l'Éducation nationale est en visite pour deux jours en Haute-Garonne. Pap N'Diaye visitera plusieurs établissements scolaires du département, dans un contexte difficile. Les syndicats, inquiets du manque de recrutement, attendent un geste fort du ministre. 

Une rentrée inégale

520 337 élèves font leur rentrée des classes cette semaine dans l’académie de Toulouse. C'est 2487 élèves de moins qu’à la rentrée 2021. Des effectifs en baisse essentiellement dans le premier degré. Face à eux plus de 33000 enseignants. Il y a les titulaires : 14283 dans le primaire et 17 731 dans le secondaire. Auxquels il faut ajouter les quelques 1190 contractuels recrutés cette année. Des chiffres qui cachent des disparités.

"Dans le second degré, la quasi totalité des établissements est en difficulté en cette rentrée, explique Pierre Priouret, secrétaire général du SNES-FSU dans l'académie de Toulouse. Cela va de quelques heures non assurées à 4 enseignants manquants pour le seul collège de Saint-Céré dans le Lot. Il y a extrêmement peu d'établissement où la boucle est bouclée."

Pénurie d'enseignants

Car le problème de cette rentrée c'est la pénurie d'enseignants. Invité du journal de France 3 Occitanie ce mercredi 31 août, le recteur, Mostafa Fourar, a affirmé que "tout est réglé dans le premier degré mais qu'il reste en effet, quelques 170 contractuels à embaucher dans le second degré." Des chiffres réfutés par les syndicats.

"Pour revenir à la normale, il faudrait bien plus que les 200 postes dans le secondaire annoncés par le recteur, précise Eric Priouret du SNES-FSU. Aujourd'hui on comble cette pénurie par l'augmentation des heures supplémentaires pour les titulaires. Mais, en réalité, il manque entre un demi et 1 poste en moyenne par établissement. et cela s'est aggravé depuis la rentrée 2021."

Pour Marie Gascard du Snuipp-FSU31, "on ne peut pas dire que tout est réglé dans le premier degré. Il y a certes un enseignant devant chaque classe pour la rentrée, mais certains disparaîtront dès lundi remplacés par des contractuels".

Dans le département de la Haute-Garonne les contractuels ont triplé en 1 an et le ministère prévoit de nouveaux recrutements courant septembre. 

De fortes attentes

La visite du ministre Pap N'Diaye est donc très attendue en cette rentrée 2022, au moment où le métier d'enseignant n'a plus la côte.

Inquiets face aux démissions qui se multiplient et aux conditions de travail qui se dégradent, les professeurs attendent un geste fort du ministre. "Nous avons atteint la côte d'alerte dans beaucoup de domaines : salaires, conditions de travail, soutien au service public, estime Pierre Priouret. Nous attendons beaucoup pour reconstruire un système scolaire digne de ce nom. Mais nous craignons que le signal politique donné par le président de la République n'aille malheureusement pas dans le bon sens."

Il faut arrêter de dévaloriser le métier d'enseignant, s'agace Marie Gascard. La crise du recrutement vient en grande partie de ça. Nous avons vécu 5 ans de crise avec le précédent ministre. On ne veut pas de cette école libérale qu'on est en train de nous construire. Les enseignants sont démotivés. Alors il va falloir enfin savoir faire confiance à notre profession."

Des revendications portées auprès du ministre

Les syndicats d'enseignants du 1er et second degré entendent bien rencontrer le ministre Pap N'Diaye pendant sa visite en Haute-Garonne pour lui présenter leurs revendications. 

C'est un véritable plan d'urgence de l'Éducation nationale qu'ils espèrent voir mettre en place. Des moyens supplémentaires, une formation digne de ce nom, la reconnaissance du statut d'AESH ( les aides aux enfants qui souffrent de handicap), un dédoublement des classes mais pas à effectifs constants comme c'est le cas aujourd'hui : autant de questions que les syndicats tenteront d'aborder avec le ministre de l'Éducation nationale. 

Pap N'Diaye inaugure, ce jeudi 1er septembre, un groupe scolaire à Toulouse. Il se rendra vendredi dans quatre écoles élémentaires, un collège, ainsi qu'au lycée hôtelier pour parler mixité, école inclusive et développement durable.