REPORTAGE. Les Pères Noël verts du Secours Populaire mobilisés pour les plus démunis à Toulouse

La fin de l'année est une période encore plus difficile pour les populations en précarité. Lors de la campagne des Pères Noël verts, le Secours Populaire se mobilise au service des plus précaires pour que Noël n'oublie personne. Reportage.

Dès l'entrée de l'antenne du Secours Populaire Avenue des Etats-Unis à Toulouse, une foule se presse. "C'est la folie aujourd'hui", lâche une bénévole.

Des dizaines de personnes attendent leur tour pour recevoir à l'accueil une rendez-vous pour une inscription ou un colis alimentaire. Mais cette cohue, bien que désormais habituelle, s'explique en cette période de fêtes par la fin de la campagne des Pères Noël verts. Les familles viennent chercher un bon pour assister mercredi, jeudi ou vendredi prochains à l'arrivée du Père Noël dans les locaux de l'association.

"Un Noël comme une fête"

Amina et ses deux petits garçons de 4 et 8 ans sont dans la file d'attente. Au chômage depuis peu et séparée du père de ses enfants, elle gère comme elle peut les 800€ de revenus du ménage. "À trois c'est compliqué, tout est cher. Nous avons fait le sapin à la maison et installé les lumières et je veux leur faire vivre Noël comme une fête", nous confie t-elle.

Une journée évènement qui clôt une campagne d'appels aux dons et de collecte de boites solidaires. La collecte des Pères Noël verts est l'une des cinq campagnes organisées par le Secours Populaire. Depuis 1976, il propose aux familles en difficulté des jouets, des colis alimentaires festifs, mais aussi des sorties culturelles ou sportives.

L'idée est de faire vivre aux familles un moment magique et féérique.

Aubane Saboureau - chargée de projets au Secours Populaire de Toulouse

Des dizaines de paquets cadeaux enrubannés sont entassés à l'entrée du bureau. Ils seront distribués à partir de mercredi. Tous les espaces seront décorés aux couleurs de Noël, des ateliers de maquillage, de confection de boules de Noël attendront les enfants.

Le traineau du Père Noël, paré de la couleur de l'espérance, sera chargé de cadeaux pour que chaque enfant reparte avec son jouet. De plus, 300 boites solidaires ont été confectionnées par les particuliers.

Elles seront destinées aux enfants des familles les plus démunies, aux étudiants ou aux personnes sans domicile fixe, détaille Aubane. "On ne veut pas être dans l'assistanat, sauf pour les gens qui n'ont pas de moyens", précise Aubane Saboureau. "Les familles qui le peuvent ont la possibilité d'acheter des jouets à la boutique du Secours Populaire", pour un prix très modique, généralement 10% du prix du jouet vendu en supermarché. Ce lundi 19 décembre, dernier jour de de vente d'articles de Noël, de jouets et de vêtements, les premiers arrivés ont été les premiers servis. Tout le stock a disparu en une heure dans une ambiance frénétique.

"Comment on fait ?"

La situation de toutes ces familles est d'abord évaluée sur la base du reste à vivre. Toute proportion gardée, "il est plus élevé aujourd'hui, en moyenne il se situe à 3,25€ par jour et par personne, alors que pendant le Covid, ce reste à vivre était de 1.79€", précise Aubane Saboureau. "Pour les étudiants, il se situait à cette période, à 0.90€ par jour".

"L'aide alimentaire que nous fournissons toutes les trois semaines ne suffit pas, elle doit être combinée avec l'aide d'autres associations. Nous recevons 50 familles par jour, on ne peut pas faire plus", se désole la chargée de projets. L'association a fait les comptes : entre septembre 2021 et septembre 2022, le nombre de personnes accueillies a augmenté de 85% sur le département. Ce chiffre est de 45% au niveau national. En 2022 en Haute-Garonne, ce sont 27.800 personnes qui dépendent de l'aide alimentaire du Secours Populaire. Elles étaient 15.000 l'an passé à la même période. En réalité ce sont près de 33.000 personnes inscrites par le biais de l'aide alimentaire sur le département. 

La taille des locaux, elle, n'a pas augmenté et les bénévoles déjà en place sont très sollicités. Dans ce contexte, il est difficile et compliqué de réserver un accueil qualitatif à chacun. Les besoins demeurent importants. "Comment on fait ?", s'interroge Aubane.

L'aide ponctuelle de la MJC Empalot

Au milieu d'une grande salle ce lundi, 9 garçons et filles de la MJC du quartier Empalot s'affairent autour de l'immense table. Ces jeunes bénévoles d'un jour sont venus découvrir la vie d'une association caritative et profitent de leurs vacances pour donner un coup de main au Secours Populaire.

"J'ai pu apprendre plus sur l'association car au départ je ne savais pas trop ce qu'elle faisait. Je suis content de savoir que des enfants vont manger du chocolat comme dans les familles qui ont les moyens", nous raconte Loan 15 ans.

Chacun à son poste, 5 chocolats blancs et 20 noirs déposés dans un sachet en plastique fermé par un bolduc rouge. "Je ne ferai pas ça tout le temps, dit Mathis 13 ans, mais ça me fait plaisir d'aider et de savoir que ça fera plaisir".

Un appel aux bénévoles et aux dons

3.000 personnes sont attendues pour les trois jours du marché de Noël, c'est 500 familles et 600 étudiants.

Aubane Saboureau

Le Secours Populaire de Toulouse lance un appel, pour les mercredi, jeudi et vendredi du marché de Noël de la fin de semaine, des bras supplémentaires seraient les bienvenus pour la confection des crêpes et l'animation des ateliers maquillage, ballons et boules de Noël.

Si les stocks de denrées alimentaires sont suffisants pour faire face à la demande, il manque surtout de produits d'hygiène, de couches et d'aliments pour bébé, mais aussi de vêtements chauds pour les hommes.

À votre bon cœur !